Deux saisons à quatre étoiles, les quatre suivantes à trois : il faut bien respecter une logique, et ce même si la troisième avait vraiment frôlé l'excellence. « Downton Abbey » est et restera une série que j'apprécie, ses qualités étant nombreuses du début à la fin : l'élégance, la subtilité, l'esprit, le talent de Julian Fellowes à l'écriture y étant également pour beaucoup. On peut ne pas être (du tout) en phase avec ce milieu (qui peut encore l'être, d'ailleurs??), cette belle reconstitution, ce défilé de costumes, ces personnages ayant tous un rôle important à jouer, ce regard vif et habile mettant en parallèle sans les opposer aristocrates et domestiques... La saga aura réussi à s'imposer dans l'imaginaire collectif pour de nombreuses raisons, et ça n'est certainement pas les prestations presque toutes remarquables des différents comédiens qui viendront me contredire. Cela écrit, après deux volets de haute tenue (le second se déroulant durant la Première Guerre mondiale est notamment une grande réussite), la suite ne retrouve jamais l'éclat de ces débuts en fanfare, notre implication baissant même assez nettement à partir de la quatrième saison, tant on a l'impression que l'essentiel a été dit, fait. Fellowes ne parviendra plus à l'excellence de départ, intrigues et sous-intrigues apparaissant très souvent plus limitées dans leur intérêt, notamment dans l'avant-dernier volet. Pour ces raisons, je suis forcément un peu mitigé. D'un côté cette série m'a procuré du plaisir (plus ou moins) jusqu'au bout, tous ses protagonistes sont vraiment de belle facture, il y a pleins de moments forts, les enjeux ne manquent pas, mais je ne peux m'empêcher de constater que la « splendeur » de « Downton Abbey » n'aura, dans le meilleur des cas, duré que la moitié du temps. Reste (quand même!) une entreprise que l'on aura suivi sans mal jusqu'au bout et qui demeurera comme l'une des œuvres télévisées phares des 2010's.