Après une saison 4 bien trop courte, "Luther" revient pour une cinquième saison composée de quatre épisodes, resserrant encore plus l'étau sur son personnage, allant jusqu'à lui offrir une fin de saison qui pourrait, en soi, constituer une fin de série, se montrant à l'image de ce qu'elle a toujours été : sombre, désespérée et bien glauque avec très peu d'espoir pour autre chose que la mort, la souffrance et la solitude. Alors que Luther enquête sur un nouveau tueur bien tordu, il doit faire face aux menaces d'un gangster et au retour inopiné d'une connaissance du passé qui ne cessent de l'adosser au mur. Plus que jamais, Luther, s'il est dans l'action, ne le fait qu'en réaction à ce qu'il subit et toute cette cinquième saison ne fait que mettre à mal le personnage, le forçant à sans cesse redoubler d'inventivité pour se sortir de situations de plus en plus périlleuses. Idris Elba, au sommet de son charisme dans ce rôle, est alors filmé comme un lion en cage, se débattant comme il peut dans un univers qui ne lui laisse aucun répit. Cette cinquième saison prend alors la tournure d'une sorte de requiem et se suit avec toujours autant d'intérêt même comme d'habitude, la série ne fait pas dans la dentelle, s'appuie sur quelques ficelles un peu grosses et a tendance à en faire trop. Qu'importe, le soin apporté à l'écriture de Luther et à la réalisation et l'inventivité terrifiante de Neil Cross dès qu'il s'agit de mettre en scènes des tueurs tourmentés permettent toujours d'accrocher le spectateur à son canapé et les qualités comme les défauts de "Luther" parviennent vraiment à la démarquer du paysage télévisuel actuel tant sa noirceur prend aux tripes.