Je mets 4,5 étoiles pour redresser la côte de cette série qui ne mérite pas une telle volée de bois vert ! Certes, le scénario aurait gagné à être un peu plus fouillé, la psychologie de certains personnages affinée. L’histoire d’amour entre Arthur et Guenièvre, par exemple, est bien peu crédible. Et on aurait pu rêver d’un budget un peu plus conséquent pour les scènes d’action (la bataille du col de Bardon frôle le ridicule…). Mais les décors et les costumes sont soignés, les extérieurs grandioses, la musique sublime, les comédiens excellents dans l'ensemble, les seconds rôles bien campés. Et l’écriture (ou plutôt la réécriture) ménage quelques bonnes surprises. La manière dont Merlin acquiert la fameuse épée est à mon sens un trait de génie ! Le mythe n’est pas respecté à la lettre ? Tant mieux ! A quoi bon refaire une énième fois ce qui a déjà été fait ? Merlin ne crache pas des boules de feu à longueur d’épisodes et il refuse même de se servir de ses pouvoirs ? Cela ne fait qu’ajouter au mystère du personnage, plutôt bien vu d’ailleurs. Sans âge (il peut avoir 40 ans comme il peut en avoir 200), sans patrie (on ne sait ni d’où il vient, ni qui il est exactement, ce dont on est sûr, en revanche, c’est qu’il traîne derrière lui un lourd passé), il me semble bien plus intéressant que le vieux sage à la barbe blanche un tantinet radoteur qu’on nous présente habituellement. Et j'aime bien ce qu'en fait Joseph Fiennes ! Au début, je n'étais pas emballée par le choix de Jamie Campbell Bower pour incarner le roi Arthur. Cet adolescent en rut, dont la préoccupation principale semble être de piquer les copines de son frère, n’a à première vue rien de bien glorieux… Mais au fil des épisodes, le personnage s’affirme et le comédien prend de l’assurance. Et puis, là aussi, n’est-il pas plus intéressant de présenter au début un personnage qui n’est pas le super-héros qu’on attend forcément et de ménager une possible évolution ? Guenièvre, en revanche, qui passe son temps à exhiber ses avantages sous le nez d’Arthur tout en clamant haut et fort son amour pour son mari, n’a pas été gâtée par les scénaristes… C’est le personnage plus faible de l’histoire. Peut-être aurait-elle évolué différemment s'il y avait eu une deuxième saison ? Dommage qu’il faille attendre le milieu de la série pour que le rôle d’Ygraine se précise. La belle Claire Forlani aurait mérité un meilleur traitement. Son affrontement avec Morgane (fascinante Eva Green) et ses rapports ambigus avec Merlin (autre bonne trouvaille du scénario : on s’attendait à priori davantage que ce soit par Morgane qu’il se laisse séduire…) font partie des moments forts de la série. J'aurais bien aimé quand même que le scénario travaille davantage l'ambiguïté possible du personnage de Morgane... Reste que 10 épisodes, c’est bien court pour permettre un vrai développement. Le dernier est particulièrement frustrant par ce qu'il laisse d'inabouti. On aurait aimé en savoir plus… même si l’on sait déjà à quoi s’en tenir ! J’ai acheté le DVD pour calmer ma frustration !