Les séries françaises ne viennent pas tous d'AB ou de Canal+. En effet, certaines chaînes ont aussi chapeauté des séries qui ont pu être marquantes, sans pour autant bénéficier d'un cachet de production à la hauteur de ses ambitions, qui ont augmenté au fur et à mesure de la diffusion télévisuelle.
NerdZ fait bien sûr partie de cette mouvance, d'abord diffusée sur NoLife, avec un amateurisme criant chez les acteurs secondaires et sur le format, sans pour autant entacher son écriture qui en fit une série sympathique à suivre, pendant 15 épisodes. Finalement, deux autres saisons furent mises en route, toujours sur Nolife avant que Davy Mourier, Monsieur Poulpe et Didier Richard allèrent sur Ankama, tout en diffusant la série aussi sur Internet, ce qui en fit une série un peu plus ambitieuse, tout en gardant ce côté fait-main qui n'a pas que des bons côtés. En effet, si les créateurs sont doués, ils n'ont jamais été vraiment stoppés dans leurs digression et cela a donné des épisodes assez insupportables quand ils sortent de l'appartement. La saison trois est d'ailleurs très en deçà des deux autres, sûrement parce que la tolérance du spectateur envers l'insupportable Maëlys Ricordeau est tirée jusqu'à l'excès. Les trois autres acteurs principaux sont bons, surtout Didier Richard, qui aurait dû être la révélation de la série. Mais c'est réellement sur sa quatrième saison (avec des épisodes de plus de 10 minutes) que la série prend sa pleine mesure et qu'elle devient la trace qu'elle a laissé sur la production audiovisuelle française. En effet, la série est bien plus professionnelle, certains épisodes tiennent d'un concept intelligent auquel les auteurs se tiennent pendant l'intégralité de l'épisode au lieu de papillonner n'importe où comme avant... L'épisode musical est une réussite, celui qui brise le quatrième mur aussi. La fin est d'autant plus efficace qu'elle prend à contre-pieds le spectateur, qui s'en rappelera longtemps, si tant est qu'il a apprécié le chemin sur lequel la série a évolué.
NerdZ est une bonne série, qui partait très mal tant son amateurisme était fatigant pour les yeux. Pourtant, elle a su en faire une force et évoluer dans le bon sens du professionnalisme. NerdZ est une belle histoire qui restera dans les mémoires plus par son évolution, donc, que par sa qualité intrinsèque. Mais c'est déjà ça.