Un mariage sur une île, un assassin qui rode, et une trentaine de victimes/suspects potentiels, voilà qui avait de quoi susciter l'intérêt de l'amateur de slashers que je suis. Le genre n'étant quasiment jamais porté en série, le doute était permit, et on était en droit de redouter longueurs et intrigues bouches-trous pendant une bonne moitié de la saison. Que nenni ! Harper's Island apparaît en fait comme une révélation, et surtout comme une véritable réussite ! Un peu de Dix Petits Nègres pour le principe, un peu de Souviens-Toi L'été Dernier pour l'ambiance, un peu de Scream pour les meurtres, et un peu de Lost pour le cadre et le nombre de personnage, et on obtient au final un cocktail savoureux et captivant du début à la fin. Les personnages, nombreux et variés (entre les mariés, leurs amis, leur famille, et les occupants de l'île), sont intéressants et bien interprétés. On se surprend à essayer de deviner, en vain, qui sera le prochain à y passer dans le prochain épisode. Les meurtres sont non seulement nombreux (au moins un par épisode, parfois deux ou trois, et puis l'hécatombe dans les derniers épisodes) mais aussi, pour une bonne moitié, très inventifs, variés et surprenants. Les intrigues et relations entre les différents personnages permettent d'instaurer doutes et suspicions sur quasiment chacun des invités, et l'on voit nos théories s'effondrer les unes après les autres lorsqu'un personnage est innocenté par sa mort. Un petit coup de frein vers les épisodes 3-4, mais le final du cinquième redonne un coup de boost qui nous tiendra en haleine devant notre écran jusqu'au surprenant twist ending des deux derniers épisodes. Un Dix Petits Nègres modernes, singulier et dynamique. Un petit bijoux encourageant qui nous laisse espérer que le genre sera désormais porté en format série un peu plus souvent. Notre souhait sera bientôt exhaussé avec l'arrivée de l'adaptation télévisée de Scream.