Le premier épisode de cette série pose des bases prometteuses : un rythme soutenu, une mise en scène soignée portée par un plan-séquence immersif, et des personnages immédiatement attachants. Que ce soit le jeune protagoniste, son père ou encore le duo formé par le flic et son adjointe, on se prend à espérer les suivre tout au long de l’intrigue. Pourtant, au fil des épisodes, la série peine à tenir cette promesse et s’égare dans des choix narratifs discutables.
Dès le deuxième épisode, le rythme s’essouffle, et c’est dans le troisième que les failles deviennent plus évidentes. L’entretien entre le gamin et la psy s’étire sans raison, donnant l’impression de suivre un documentaire interminable. Le jeune garçon, dont l’agressivité ne cesse de croître, se transforme en une sorte de pitbull en cage face à la psy, véritable spécialiste du mordant. S’il semble justifier un internement psychiatrique, son intelligence et sa capacité de compréhension ne font pourtant aucun doute.
Le quatrième épisode repose sur une bonne idée : un an après les faits, le père continue de payer pour les actes de son fils. Lorsque ce dernier reconnaît enfin son crime de vive voix, le père est rongé par la culpabilité et s’interroge sur son rôle de parent. Mais l’ensemble traîne en longueur. L’épisode aurait gagné à être scindé en deux, afin de pouvoir explorer l’évolution des jeunes au collège un an après, tout en apportant un éclairage sur celle du flic et de son fils.
Autre mystère laissé en suspens : qui détient l’arme du crime ? L’existence d’un complice reste floue, et la série semble l’ignorer.
Malgré un départ intrigant, cette mini-série perd rapidement son impact émotionnel. La mauvaise gestion des personnages, qui disparaissent trop vite pour que l’on s’y attache, nuit à l’immersion et à l’investissement du spectateur. Un potentiel gâché par un manque de constance dans l’écriture et un essoufflement prématuré du récit.