Disney+ a la comédie d'enquête policière Only Murders in the Building, et donc voici la version de Peacock : Kaley Cuoco enceinte, la Californie, Los Angeles, et un tueur en série qui terrifie la ménagère, tout en ayant son lot de fans absolus de faits divers et meurtres glauques.
N'étant pas américain, je trouve toujours étrange le mélange permanent des genres : des personnages parfaitement intégrées socialement, avec un travail, une situation stable, une famille, qui se délecte des meurtres du West Side Ripper (l'éventreur de la Côte Ouest), tout en enchaînant les mondanités d'une vie bourgeoise privilégiée.
On suit donc le couple Ava (Kaley Cuoco) et Nathan (Chris Messina) dans leurs pérégrinations, leur quotidien de la classe moyenne, et la connaissance du tueur en série notoire, qui va donner du piment à leur existence (et de nombreux cheveux blancs).
Kaley Cuoco reprend comme à son habitude les blondes un peu fofolles, toujours à mi-chemin entre la normalité et l'exubérance, avec des répliques et des situations absurdes et décalées, elle a tendance à surjouer par moment.
Ce qui est dommage, c'est que la situation dangereuse et risquée ne semble pas la toucher, et on est très loin d'un flegme britannique.
Elle incarne un stéréotype de la femme de la classe moyenne, avec ses hauts et ses bas de manière très fainéante et sans aucune surprise, ce qui rend son personnage assez agaçante..
Chris Messina fait mieux, dans un rôle plus posé, son personnage se pose des questions, questionne son mode de vie, ses buts dans la vie, se remet en question, et semble montrer une certaine ténacité derrière son personnage de bon mari, éternel loser, toujours second, sans éclat.
Je salue l'interprétation de Tom Bateman (doublure américaine de BobLennon), qui joue avec un plaisir non-dissimulé le tueur en série social, manipulateur, charmeur, toujours ambivalent, tantôt amical et meilleur ami, tantôt menaçant et sombre au possible.
On regrettera que le couple de héros ne semble jamais en position d'affronter d'égal à égal le tueur, se contentant d'obéir à ses règles, encaissant les coups bas, beaucoup trop passifs à mon goût.
Dans les seconds rôles, on découvre l'atout charme de la série, la pin-up Priscilla Quintana, qui incarne la femme ultra-sexy d'un homme d'affaire très riche, encore un cliché grossier.
J'ai trouvé que l'actrice était malgré tout capable de donner une facette plus manipulatrice, plus dégourdie, plus clairvoyante, qui n'est pas juste la "babe" de service.
On retrouve un caméo de Natalia Dyer (Stranger Things) dans le rôle
d'une des victimes du tueur
. Je n'ai pas compris pourquoi la promo de la série semblait insister sur son personnage qui
meure dans le pilote
..
Plus la soeur de l'héroïne, jouée par Liana Liberato, qui, là encore, est le cliché de l'étudiante qui enchaîne les plan-culs. C'est dommage car le personnage pourrait être plus nuancé et plus utile à l'intrigue.
J'ai regretté que le scénario semble s'arrêter une fois que le couple a découvert l'identité du tueur. À ce moment-là, le couple se contente de suivre le tueur dans ses idées grotesques et ses plans sur la comète, lui tenant la chandelle jusqu'au final.
La mise en scène sauve le show de la série B gênante, le showrunner ayant toujours des idées pour ne pas ressembler à toutes les comédies policières déjantées déjà-vues, donnant du rythme, de l'entrain à sa création.
Pas mal, mais peut mieux faire.