Étant fan des séries un peu décalées et feel-good de Jason Segel (Dispatches From Elsewhere), j'ai accroché à la bande-annonce, présentant notre protagoniste Jimmy, joué par Segel lui-même, en psy au bout du rouleau, qui essayer de s'en sortir et de tirer vers le haut ses propres patients.
J'ai adoré le feeling de la série, la bienveillance dans sa philosophie, un mélange très juste de comédie et de drame, sur le deuil, le fait de s'ouvrir aux autres, sur l'amour, la famille, l'amitié.
Tous les protagonistes ont des douleurs, des peurs personnelles, qu'ils n'ont jamais vraiment affronté. Et une succession d'évènements va les voir affronter leurs tourments afin de pouvoir tourner la page.
La chose qui m'a le plus marqué est la qualité d'écriture. C'est probablement la série qui montre le mieux des personnages noirs sous de bons jours, y compris avec leurs problèmes.
Ici, Sean, un vétéran de l'armée a des crises de colère et explose, l'envoyant devant le juge.
Si le personnage peut ressembler au cliché du noir issu d'un quartier pauvre qui accumule les problèmes, il est toujours décrit comme une personne sincère, douce, sur qui compter et avec une sensibilité et une pudeur qui lui donne une facette unique et une humanité.
Il n'est pas la somme de ses travers.
L'acteur Luke Tennie (Deadly Class) apporte à son personnage de la mesure, un équilibre, un calme et un côté sympathique.
Mention à l'actrice Jessica Williams incarnant Gaby, la collègue de Jimmy. C'est un personnage fort, extrêmement direct avec les gens, toujours positif et toujours là pour les autres. Elle incarne la bourgeoisie noire américaine, parfaitement intégrée, mais qui ne renie jamais sa culture et ses origines.
Elle apporte au show une énergie communicative, une joie de vivre et légèreté qui contraste avec les moments plus sérieux et difficiles de l'histoire.
Chose surprenant, on retrouve Harrison Ford, dans le rôle du vieux psy grognon, toujours à rappeler Jimmy les règles de la psychanalyse, cassant souvent son entrain et sa joie de vivre. Malgré son mauvais caractère, il est toujours en coulisses pour donner des conseils aux autres.
La découverte de la série reste la mignonne Lukita Maxwell, incarnant Alice, la fille de Jimmy. Toujours en deuil de sa mère, et qui voit d'un mauvais œil les changements opérés par son père.
L'actrice apporte une fraîcheur, capable d'être tantôt la fille modèle, tantôt d'envoyer bouler la Terre entière, souvent énervée contre son père, mais également capable de moment de tendresse.
Dans les seconds rôles, on découvre le sympathique Derek (Ted McGinley), jouant le voisin un peu lourdingue, qui accompagne sa femme, incarnant une sorte d'amitié masculine implicite avec Jimmy.
L'acteur Michael Urie incarne le meilleur ami (gay) de Jimmy, cliché de la réussite à l'américaine, capable d'être toujours là pour le héros, même s'il a tendance à ramener souvent les discussions à sa personne.
En dernier, on a le rôle de la voisine intrusive, jouée par Christa Miller-Lawrence, qui incarne la sempiternelle femme au foyer américaine, qui s'ennuie et s'occupe de la fille de Jimmy pendant le deuil.
J'aime beaucoup le fait qu'elle ai conscience d'être autoritaire, de vouloir se mêler de tout, tout en étant un personnage à l'écoute et positif.
Encore une fois, Jason Segel livre une oeuvre touchante, comédie feel-good par excellence, cassant tous les clichés et stéréotypes de la société américaine, pour dévoiler l'humain, et montrer les émotions personnelles des protagonistes.