Ce polar intriguait, une situation proche du roman d’Agatha Christie « Ils Etaiens Dix », et la jeune actrice Emma Corrin, actrice montante outre-Manche, et la présence du charismatique Clive Owen.
Beaucoup de choix dans l’histoire et, la mise en scène sont des décisions artistiques qui ne plairont pas à tous.
L’héroïne, par exemple, est souvent dénuée d’émotions, a du mal à évoquer ses sentiments, avec un regard toujours clinique des enquêtes criminelles auxquelles elle participe. Elle donne le sentiment de plus s’intéresser aux morts qu’aux vivants, dénuant également s’occuper de ses propres problèmes personnels.
La réunion d’artistes reconnus et des grandes fortunes dans un hôtel au fin fond de l’Islande rend l’atmosphère très pesante, l’héroïne sait qu’elle n’est pas à sa place, elle n’appartient pas à ce monde.
Tous les gens autour d’elle ont réussit financièrement ou en terme de reconnaissance mondiale. Elle n’est qu’une simple écrivaine qui vient de sortir un livre vendu à quelques milliers d’exemplaires.
Si la série policière tourne évidemment autour du whodunit. A chaque épisode, on en apprend plus sur l’hôte Andy (Clive Owen), milliardaire technophile, paranoïaque, inspiré d’Elon Musk, Mark Zuckerberg et Steve Jobs. Un protagoniste méfiant, hostile et qui cache beaucoup de choses.
J’aime que l’héroïne est faillible, ne sait pas tout, malgré un talent de raisonnement et de déduction, beaucoup d’éléments lui échappe, beaucoup de fausses pistes, de situations étranges et dangereuses lui font fasse.
L’un des choix fort de la série, est qu’une partie des réponses provient de son passé, des quelques mois qu’elle a passé avec Bill Farah (Harris Dickinson), sa première romance sur fond de chasse au tueur en série dans le Midwest.
Ses nombreux flashback nous présentent à la fois Darby et Bill, mais également leur histoire d’amour assez singulière, lui apportant une aide/connaissance cachée en elle qui se manifeste dans ces évènements tragiques.
L’histoire est dénuée de morale façile, aucun des personnages, même les plus antipathiques, n’est ni blanc ou noir.
La série repose sur un rythme long, un développement au long cours, il n’y a très peu de scènes d’action. Beaucoup d’introspections, de questionnements, de non-dits. La série n’accrochera pas le plus grand nombre.
Reste un histoire originale, qui sait s’éloigner des polars classiques vu mille fois, et capitalise sur son casting, ses décors, sa photographie chaude dans les flashbacks et glaciale dans le présent, le travail sur la lumière, le choix des couleurs, des ambiances visuelles.