Comme beaucoup de gens, je me demandais quelles seraient les nouvelles aventures de la famille Fox, maintenant qu'ils sont arrivés à destination :
Casa Roja, un village perdu au milieu de la jungle, habité par les pauvres qui ont du fuir les ravages de la pollution, les cartels, les pillards et toutes les dérives de la société ultra-capitaliste.
Et le gros problème de la série arrive vite : une fois que les personnages principaux sont sédentaires, il ne se passe plus rien, hormis les dramas familiaux peu convaincants.
Le réalisateur essaye de donner un côté nerveux et sur le fil au récit, mais sans que cela soit judicieux. Il finit donc la saison sur un nouveau danger pour réveiller la famille et les téléspectateurs : les cartels décident de s'en mêler.
Et là, on atterrit sur une série à mi-chemin entre espionnage de série B, sorte de McGyver version 24 h : chrono.
Et c'est dommage car il y a un effort certain sur le casting qui aurait pu payer, si les acteurs secondaires avaient du temps à l'écran et un rôle dans toute cette histoire.
On découvre la cheffe du village Isela, interprétée par Natalia Cordova-Buckley, un personnage fort, intense, dégageant de l'autorité et un sens élevé des responsabilités.
On trouve un militant écologiste radical Richard Beaumont (Ariyon Bakare), incarnant un fanatique, rusé, retors, habile et qui est lié à la famille Fox.
J'aime le petit rôle de fixeur et porte-flingue William Lee (Ian Hart), qui apporte un petit plus à un personnage qui aurait pu être si caricatural.
On découvre deux rôles qui avaient du potentiel mais ne servent pas judicieusement le récit : le chef du cartel Guillermo (Daniel Raymont), personnage loufoque, militant altermondialiste et écolo, manipulateur et filou.
Ainsi que sa sœur Andrea (Cosima Cabrera), cliché de la femme hispanique plantureuse et fille de riche.
Comme pour la première saison, j'ai beaucoup aimé les deux ados : Charlie (Gabriel Bateman), ado torturé, instable, intrépide et tête brûlée.
Ainsi que sa sœur Dina (Logan Polish), jouant un personnage plus réfléchit, plus patiente et résiliente. L'actrice amène un certain charisme et dégage une force tranquille, un caractère bien trempé, j'espère qu'elle continuera sa carrière.
Pour le final, l'auteur se la joue Game of Thrones, décidant de "raccourcir les longueurs" (comme le dirait Manon Bril), énième sacrifice christique, digne d'un mauvais film d'action hollywoodien cheap au possible.
On sent que le message anti-conformiste, altermondialiste et anti-capitaliste s'est perdu au passage de l'adaptation de cette seconde et dernière saison.