J’avais des doutes sur ce spin-off sorti quelques mois après Dune : Deuxième Partie, mais le casting, la qualité des costumes et effets spéciaux me donnait envie de lui donner sa chance.
Disons le de prime abord, c’est catastrophique. Le premier épisode est littéralement tout ce qu’il ne faut pas faire dans une œuvre de fiction.
J’ai tenu jusqu’au 2ème épisode, mais impossible d’aller au-delà, cela relève de la torture pour tout amateur d’art.
En gros, le téléspectateur passe son temps à imaginer des dialogues parodiques sur chaque réplique des personnages, tant l’écriture du scénario, des personnages, des intrigues, des planètes, des dialogues sent bon la série B fauchée en bout de course.
Prenons, le cas emblématique de Desmond Hart : tout le monde l’appelle « soldat », bizarre qu’il fasse son rapport militaire à l’Empereur en personne.
D’autant plus qu’il indique que ses troupes sont tombées dans une embuscade sur Arrakis. Cela signifie qu’il est au moins sergent-chef, voir lieutenant ou capitaine.
Idem pour le fait que l’Empereur indique qu’il avait été envoyé pour une mission militaire sur la planète de sable, il doit donc commander un corps expéditionnaire ou diriger l’équivalent d’une garnison. Le terme commandant serait donc naturellement l’appellation du personnage.
Autre problème, l’Empereur ignorait qu’il avait survécu à l’attaque. Comment est-ce possible? Sachant que Desmond a dû appeler à l’aide pour s’extraire du désert. Ses camarades de l’armée savent donc qu’il est en vie.
De même pour le fait de quitter la planète, il faut se rendre normalement à la capitale. S’agissant d’un commandant militaire revenant de mission, il se doit de faire son rapport au gouverneur ou chef militaire de la planète.
Idem pour le fait de se rendre au palais impérial, cela nécessite une autorisation de l’État-major de l’armée, même si la série donne le sentiment qu’on rentre au palais comme dans un moulin.
Idem pour ses dialogues : Desmond parle à l’Empereur comme si c’était son pote. Je rappelle que l’Empereur ne connait Desmond que de réputation.
L’Empereur sait que ce soldat a échappé à la mort, a vu ses camarades être tué, doit être traumatisé par son expérience, et quand Desmond lui demande un rôle au palais, il répond tout naturellement :
« Vous entendez des voix, vous avez un regard de psychopathe, vous vous prenez pour le Prophète, vous vous baladez avec un surin dans les couloirs du palais. Bien sûr, qu’est-ce qui pourrait mal se passer? »
La série HBO a viré les scénaristes en cours d’écriture, mais la nouvelle équipe n’a pas eut le temps de revenir dessus toute l’œuvre, car la production commençait.
Ce qui donne des acteurs qui bossent avec des fiches très détaillées, comme par exemple, le personnage de l’Empereur Javicco :
« Mark, tu es l’empereur galactique numéro 47. Voilà… c’est tout ce qu’il faut savoir sur lui et sa personnalité. Tu t’occuperas du reste, tu es un acteur talentueux, on croit en toi ».
Je déteste quand les scénaristes parlent de politique alors qu’il n’ont aucune idée de ce qu’est le pouvoir, la manipulation, les intrigues de cours, les conspirations.
Cela donne des situations absurdes, grotesques, illogiques et des passages lunaires : la Reine se rappelle subitement qu’elle a du pouvoir, et décide de se servir de Desmond pour arriver à ses fins.
Idem pour la scène de la confrontation entre Desmond et la révérende-mère : il surgit de l’ombre, façon méchant de bande-dessinée, et surprise,
le pouvoir de la Bene Gesseri
t ne marche pas sur lui.
On est à la limite de la parodie, on s’imagine Valya s’exclamer « Mais, vous êtes le grand méchant de la série! ». Et Travis Fimmel hocher de la tête et répondre « Comme à chaque fois ».
Une des ignominies de la série, c’est quand un personnage secondaire reçoit sans crier gare un superpouvoir, sorti du chapeau des scénaristes :
Desmond reçoit donc le pouvoir du pif :
grâce à sa rencontre avec un Shai-Hulud, il obtient le pouvoir du désert : la combustion spontanée, très utile, même à des milliers d’années-lumières
. Tout cela n’a aucune logique, aucun sens. Les scénaristes ne font même pas l’effort d’essayer d’expliquer le pourquoi du comment.
Dans ce même genre d’ânerie, les deux héritiers du trône impérial font le mur pour aller danser dans une discothèque du futur, sans gardes, sans aucune protection, ce qui les rend vulnérables aux enlèvements ou assassinats.
Chose d’autant plus frappante que la princesse avouera plus tard qu’elle a été enlevée étant enfant. Comment est-il possible qu’elle quitte le palais sans un peloton de soldats? Les scénaristes ne se sont même pas relus à ce niveau-là.
Le scénario a été torché avec le *bip*, je ne vois pas d’autres explications.
Si la série bénéficie d’un budget confortable via le soin apporté aux costumes et décors, on sent que l’absence de scènes avec beaucoup de figurants, ou le fait que la plupart des acteurs et actrices n’ont aucun charisme ni reconnaissance, soulève la question de l’urgence de lancer la production, avec les acteurs ayant accepté, le reste étant des actrices/acteurs débutants.
Quand je pense qu’on ose comparer la série à Game of Thrones. Réveillez-vous! Cela n’a rien à voir. C’est une purge sans nom.