Après trois saisons et plus particulièrement après la troisième et dernière saison, j’en arrive à me demander si « The L Word » était aussi futile que « The L Word : Generation Q » ?
J’en arrive aussi à me demander si je ne vais pas renier mes DVD « The L Word ».
Si tel est le cas, je ne me reconnais plus !
Désolé de saper l’ambiance : après trois saisons, « The L Word : Génération Q » se révèle globalement être une déception.
Et pourtant, j’étais heureux à l’idée de retrouver Bette et Tina, Alice et Shane dix années après.
C’était une bonne idée de relancer la série avec d’autres perspectives.
Combien j’étais ému de retrouver Alice évoquer avec douleur Dana ; combien j’étais ému d’entendre Shane évoquer sans la nommer Carmen ; combien j’étais ému de voir Bette toujours aussi bouleversée devant des oeuvres d’art.
Alors qu’est-ce qui cloche dans cette Génération Q ?
Les autres !
Désolé, mais force est de constater que je n’ai eu aucune affinité avec les nouvelles venues !
Un peu comme dans une soirée de retrouvailles, je n’étais pas venu pour causer avec les nouveaux personnages, mais avec les anciennes amies.
Finley serait-elle le pendant de Jenny dans cette version ?
Certainement pas, et se poser la question est inconvenant.
Mais comme je suis déçu de ces trois saisons, j’y vais de mon petit canif pour assumer ma mauvaise foi !
Jenny avait une présence et un sacré caractère, son personnage évoluait sans cesse, désagréable, affabulatrice, intrigante, jalouse et capricieuse et le spectateur que j’étais, était aussi irrité que les protagonistes au fil des épisodes.
La série passait par cette jeune fille naïve pour introduire le spectateur dans le monde lesbien. Elle irritait avec un certain charme. J’aimais à la repousser.
Certes, Finley a un autre tempérament, mais elle est fade. Le personnage se traîne comme une savate. Je n’ai eu pour elle qu’indifférence et parfois impatience.
Et le malheur dans tout ça, elle n’est pas la seule !
Carrie et Sophie m’ont laissé indifférents.
Tous les nouveaux personnages m’ont paru superficiels.
Dani avait du potentiel à l’issue de la saison 1, confirmé dans la saison 2 puis dans cette troisième saison, elle est d’une futilité affligeante.
Je commençais à m’intéresser à Gigi dans le courant de la saison 2 quand la série la fait disparaître à l’entame de la saison 3.
On a l’impression que tout est prétexte à coucherie, il n’y a aucune profondeur dans les relations.
Tout est dans l’ensemble artificiel.
A commencer par la relation Bette et Tina !!!
Ben oui, à la fin de la saison 6 dans « The L Word » Bette accepte l’idée de se faire entretenir par Tina à New York ! Bette se rabiboche avec Tina.
On terminait sur une note heureuse.
Et que découvre-t-on à l’entame de la saison 1 ? Séparée… de nouveau !
Pire : Tina avec Carrie !
Je passe…
Tout ça pour recommencer un nouveau parcours du combattant entre Bette et Tina.
Maintenant, comme je ne suis pas objectif, j’avoue que c’était nettement mieux de suivre Bette et Tina que les autres personnages… hormis Alice et Shane !
Artificielle l’apparition de Dana dans l’épisode 5, un comble !
Au lieu d’être saisi d’émotion, je reste à mon grand effroi indifférent !
Sans doute, suis-je traumatisé par ces séries qui nous inventent des univers parallèles pour justifier des morts revenus à la vie !
J’exagère…
Tenter de triturer une émotion supplémentaire est limite malhonnête.
J’ai préféré mille fois les séquences où Alice évoquait sa relation avec Dana.
Comme j’ai été ému de découvrir la fameuse marguerite dans le carton à souvenirs d’Alice au retour de sa retraite.
Par contre, c’était sympa d’introduire Max sans s’y attarder ; quant au retour de Tasha, je reste circonspect…
Enfin, je tiens à faire une mise au point : d’aucuns en veulent à Shane d’avoir sapé sa relation avec Tess ; désolé, qui sape la relation ?
Tess !
Dans cette dernière saison, Tess impose sa maman dans le foyer ; dans l’épisode 4 elle est constamment scotchée sur son portable, répondant tantôt laconiquement tantôt désagréablement à Shane sans lever les yeux de son écran ou lui gratifiant d’un regard éclair dénué de sourire.
Je comprends que Shane ait envie d’exotisme !
Shane ne serait pas Shane si elle ne retombait pas dans ses travers.
Saborder son mariage avec Carmen m’a été plus douloureux que sa séparation avec Tess.
Quant à Angelica (Jordan Hull), c’était inégal ; toutefois, je ne suis pas resté indifférent à ses apparitions. C’est tout de même la fille de Bette et de Tina.
Il y a une proximité qui s’exerce entre elle et les spectateurs que nous sommes car nous l’avons connue tout bébé. Nous l’avons prise tour à tour dans nos bras…
Il valait mieux développer son personnage, ses rapports avec ses parents, être un fil rouge dans cette Génération Q qui l’entourait plutôt que de s’attarder sur certains personnages, qui, au bout du compte comme Dani, finissent par être décevants.
La faute à des scénaristes paresseuses qui n’ont pas su donner, selon moi, de la matière à ces nouvelles venues, excepté la relation Micah - Lee Maribel qui m’a paru plus audacieuse.
Après analyse, je conserverai mes DVD « The L Word »…