Comme toujours, les américains sont forts pour donner envie dans une bande-annonce qui n’avait rien à envier à un blockbuster, ici, où des évènements sont déclenchés par le passé de la mère de notre héroïne qui remontent à la surface.
La série m’a beaucoup rappelé sur son début l’excellente mais trop courte série Traveler (2007) puisqu’ici, la personne qu’on croit connaître n’est pas celle que l’on pense. Là où Traveler était un ami qui s’est révélé un agent secret de la CIA. La mère parfaite Laura se révèle après avoir sauvé la vie de sa fille lors d’une fusillade.
Mais les comparaisons s’arrêtent là, la série prenant un virage à 90 degrés pour se perdre dans les affres du drama familial, avec passé que l’on fuit, la famille qui cache de terribles secrets, un amour interdit, des meurtres, des conspirations, et son paquet de squelettes dans le placard.
Je suis déçu par les choix artistiques, la série faisant en permanence des aller-retours avec les années 80 et la jeunesse de Laura, ce qui casse l’immersion dans la série, un peu comme si on avait des extraits de Dallas (1978), en plein épisode de The Boys (sic).
Le point le plus positif est son casting, et là, les producteurs ont mis le paquet.
La découverte de la série (n’en déplaise aux haters) reste la sublime Bella Heathcote, qui arrive à ne pas être la fille totalement paumée ou sans défense comme on pouvait le présager. On sent que l’actrice est impliquée à fond dans son personnage, capable de s’imposer à l’écran, d’incarner un personnage perdu dans ses intrigues mais tenace, retorse et capable en toutes circonstances d’improviser et de faire face aux situations extrêmes.
La série sait s’appuyer sur des seconds rôles forts : le Marshall Charlie (Gil Birmingham), le ténébreux et toujours ambivalent Nick Sharp (Joe Dempsie), une apparition du glaçant et manipulateur patriarche Queller joué avec brio par le grand Terry O’Quinn, le sympathique et rassurant Gordon (Omari Hardwick) et le solide Jacob Scipio en agent du FBI acéré et intense.
Reste le rôle pourtant décisif tenu par Toni Collette, qui semble en permanence dans la Lune ou sous perfusion permanente de Prosac. Son jeu d’actrice fait tiquer en permanence, ne semble jamais raccord avec son personnage, et ses humeurs impromptues semblent avoir été gardé au montage en raison de sa célébrité et non de leur utilité.
La créatrice du show nous refourgue un énième drama familial aux intrigues feuilletonnantes mélangé avec conviction à du thriller musclé, sans que le résultat ne soit probant.