"Le Temps est Assassin" (rien que le titre, ça fait assez ridicule) ne démarre pas de la meilleure des manières. Je n'ai pas lu le roman mais le contenu des 2 premiers épisodes a de quoi décevoir, le scénario se résumant à l'accumulation de trucs déjà vus mille fois dans les sagas de l'été des années 90
(histoires familiales, meurtres, amourettes d'enfance, conflits de territoires (Corse), narration sur 2 périodes (avec des parents et des anciens flics qui cachent plein de choses aux enfants), voiture sabotée, la morte qui serait pas morte, Clotilde suivie en voiture (on est loin du film "Duel" en terme d'intensité), etc...)
. Tout est sérieusement balisé, pas toujours bien amené
(Jenifer a un rôle absolument confidentiel pour le moment alors qu'elle semble décisive pour la suite; Clotilde revient en Corse car sa fille a eu une insolation, y avait pas une raison plus légitime pour justifier ce retour inévitable???)
et mou du genou, à l'image d'un début qui traîne à lancer les hostilités (trop de flashbacks pas nécessairement utiles ou bien imbriqués) et un enjeu global qui apparaît sur le tard.
Sur la forme, outre une mise en scène parfois poussive (certaines séquences de dialogues manquent singulièrement de panache) et des faux accents corses (la série n'a pas la rigueur de l'excellente Mafiosa), l'abus de lumière jaune pour dire clairement qu'on est dans un flashback est autant insultant (comme si le téléspectateur était incapable de réfléchir et de comprendre la narration) que superficiel et risible (le soleil corse a bien perdu en intensité en 25 ans...).
Côté casting, Mathilde Seigner est correcte et Grégory Fitoussi convaincant, mais c'est Caterina Murino qui séduit le plus (Serge Riaboukine est pas mal non plus), là où Jenifer Bartoli est affligeante pendant ses 10 secondes de présence, où Fred Testot joue trop au caïd cliché de Corse et où le pauvre Thierry Godard fait ce qu'il peut avec la faiblesse d'écriture de son rôle.
L'épisode 3 n'arrange rien, enchaînant les trucs prévisibles souhait
(le faux suicide, l'arrestation de Casanau, les menaces sur Palma)
et les choses largement dispensables
(que les flashbacks sont chiants, entre les longs passages musicaux, l'essayage de robe et le séducteur Natale; les visions de Clothilde sont un procédé narratif médiocre)
. On sent que tout tourne autour du rôle de Salomé, mais celle-ci est trop peu en vue et Jenifer surjoue comme c'est pas permis.
Concernant l'épisode 4, il y a du progrès, principalement grâce aux révélations finales
(Orsu est le fils de Salomé (et Paul) et il détient Palma pour elle)
, mais entre-temps, l'ensemble reste coincé dans une certaine mollesse due à des passages trop longs
(l'enterrement, les disputes entre Clotilde et sa fille, l'accumulation exagérée de menaces sur la famille Idrissi (dont celle téléphonée sur la fille Idrissi))
et des flashbacks sans grande envergure. Globalement, 3 épisodes auraient largement suffi pour aboutir là où on en est après 4 épisodes.