Cette série reprends un thème devenu désuet avec le temps : la dénonciation de l'absurdité de la guerre et du fonctionnement de l'armée américaine.
Ce type de fiction avait cours dans les années 60 pour critiquer la seconde guerre mondiale, et dans les années 70, la guerre de Corée, puis la guerre du Vietnam.
Mais je me suis demandé pourquoi reprendre cette période de l'histoire, alors que des guerres plus récentes auraient parlé à plus de gens, et auraient eut un véritable impact politique et sociétal.
La photographie est magnifique, les décors splendides, et la reconstitution de haute volée, y compris avec les nombreux figurants italiens.
Le gros problème de cette oeuvre est : "Et donc?... Alors quoi?". On passe 6 épisodes à se demander où va la série, quelle est son message, son sens profond.
Faire faire des bêtises et prendre des décisions absurdes aux officiers de la base, ne la rend ni drôle, ni piquante.
À aucun moment, les soldats eux-mêmes ne semblent intéressés par leur propre sort, en dehors du héros Yossarian.
Des anecdotes de la 2nde guerre mondiale et autres faits divers arrivent au malheureux aviateur.
Pour le côté réaliste, on repassera. Il faut rappeler que l'US Air Force a toujours été l'endroit le plus sûr pendant la guerre, ce qui explique pourquoi tous les hommes politiques, célébrités, intellectuels étaient systématiquement affectés à ces unités.
C'est bien l'infanterie qui a le plus souffert de la guerre, puis la Marine (parce qu'être coulé au milieu du Pacifique, c'était la noyade ou l'hypothermie assurée). Pour les airs, il s'agit avant tout des chasseurs de combat, et non des bombardiers présentés dans le show.
Si l'on a un peu de sympathie pour notre héros, l'ensemble des personnages ne sont jamais réellement présentés aux téléspectateurs, et donc nous avons peu d'empathie pour leur prise de risque et leur éventuel décès.
On regrettera que le casting de grande qualité ne se fourvoie dans des scènes sans intérêt, gratuites, faisant perdre du temps et rendant le rythme toujours plus somnifère.
La mini-série n'a même pas de véritable fin, le personnage principal finissant
fou sans que cela ne choque plus personne sur la base...
Comme point de comparaison, revoyez la séquence de l'attaque aérienne de Nausicaa (1984), ces 10 petites minutes surpassent les 4h30 de programme.