Une série découverte par hasard après avoir vu « Désigné coupable » où Tahar Rahim incarnait Mohamedou Ould Slahi, un mauritanien emprisonné et torturé dans les prisons de Guantánamo durant 14 ans !
A tort !
On le soupçonnait d’être un des bras droits de Ben Laden et d’avoir recruté des hommes pour les attentats du 11 septembre 2001.
Dans cette série « The looming Tower », ce même Tahar Rahim endosse le rôle d’un agent du F.B.I nommé Ali Soufan. Cette fois, il va tout faire pour repérer les fameux recruteurs des attentats du 11 septembre 2001.
Seulement, s’il échoue c’est par la faute d’une autre agence U.S : la C.I.A.
« The looming Tower » c’est le F.B.I versus C.I.A !
Incroyable, au lieu d’oeuvrer main dans la main, d’échanger leurs informations, la C.I.A préfère faire de la rétention d’information et laisser le F.B.I manœuvrer à l’aveugle.
Cette rivalité infantile va accoucher d’une horreur au matin du mardi 11 septembre 2001.
Je me rappelle les récurrentes interrogations qui consistaient à radoter comme un cacochyme gâteux :
« Comment est-ce possible qu’un pays comme les Etats-Unis, à la pointe de toutes les technologies, aient pu ne pas être au courant des agissements d’Al Qaïda ? »
« Comment ont-ils pu passer à côté ? »
« The looming Tower » répond en partie à ces interrogations.
Dix épisodes intenses et instructifs, conduits par un casting remarquable avec à sa tête Jeff Daniels dans le rôle de John O’Neill, chef du centre de contre-terrorisme du F..B.I à New York et Tahar Rahim dans la peau d'Ali Soufan.
Aucun personnage ne m’a laissé indifférent, même ceux qui m’ont indigné comme Diane Priest (Wrenn Schmidt), Martin Schmidt (Peter Sarsgaard) au service de la C.I.A.
La réalisation nous épargne ce que je ne peux plus voir tant ces images des deux avions qui percutent les Tours Jumelles me sont insoutenables.
La réalisation opte pour un hors champ tout aussi impressionnant. Le spectateur se place dans les lieux où se trouve O’Neill assis confortablement dans un fauteuil dans une des tours.
John O’Neill (Jeff Daniels ) et Ali Soufan (Tahar Rahim) sont de vrais personnages. L’un a malheureusement perdu la vie, l’autre a apporté son témoignage, ce qui crédibilise la série, laquelle est ponctuée d’images d’archive.
Comme celle où l’on voit le vrai Tenet - joué par Alec Baldwin - auditionné par une Commission Enquête en 2004 pour connaître les responsabilités des attentats du 11 septembre.
Son audition est glaçante d’incompétence même trois ans après !
D’incompétence et de mépris.
Au sujet d’un télégramme lu par 50 personnes, la Commission interroge :
« Pourquoi le FBI n’a pas été informé qu’un membre d’Al Qaïda avait été repéré en mars 2000 sur le territoire américain ? pourquoi la CIA n’a pas expressément averti le FBI ? »
Tenet dit qu’il cherchera à se renseigner sur ce télégramme perçu comme « une simple information » à l'origine.
« Nous ne pouvions pas avertir le FBI, personne ne l’avait lu. »
Télégramme lu 50 fois !
Commission : « Aurait-il dû être lu à l’époque ? Qui aurait dû le lire ? »
Tenet : « Je l’ignore mais je vais me renseigner. » !!!!
Commission : « Qui était responsable de la liste de surveillance ? »
Tenet : « Je ne le sais pas mais je vais me renseigner » !!!!
Nous sommes en 2004, la question lui a été posé en 2004 et il ne s’est toujours pas renseigné ! Cela signifie qu’il arrive les mains vides devant la Commission Enquête trois ans après !!
Autre scène marquante, celle du dernier épisode ; confrontation entre Soufan et le terroriste Abu Jandal. Soufan lit quelques passages du Coran au terroriste pour lui prouver que ce qui est écrit dans le livre saint, nulle n’est question de violence, de massacre, de revendications belliqueuses. Ainsi, moi qui suis mécréant, j’ai appris que la femme de Mahomet était juive !
« Aaron était mon père, Moïse était mon oncle et Mahomet était mon mari.»
Bref, ces attentats auraient pu être déjoués si la CIA avait fait correctement le job.
C’est glaçant et insupportable d’incompréhension !
Une série historique qui rime avec série d’utilité publique.