Une adaptation qui ne tient pas ses promesses au fil des saisons. *SPOILER* Le parti pris d'une réalisation et mise en scène très lentes voire molles (caméras fixes, prises de vue immobiles, zooms incessants, peu d'éclats de voix, tons monocordes) transforme chaque scène en tableaux hollandais. Le casting est sans nerfs, peu habité, et raté je trouve sauf peut-être pour Diana ; les pires étant Matthew (qui n'apporte rien à son personnage), et son ami écrivain amoureux transi du Moyen Age, et Gallowglass, et la créatrice de Matthew (qui dans le livre est une beauté vénéneuse) et l'aîné du clan des Clermont (jamais crédible). Les scènes pivots du livre sont traitées très vite presque sans préparation à l'écran, on ne prend pas plaisir à voir les personnages vivre leurs aventures, ni à découvrir leur univers, y compris lors de leur retour dans le passé où, par exemple, l'évocation de la fraternité du groupe des artistes est totalement ratée, voire absente, et les acteurs eux-mêmes n'ont pas l'air de prendre leur pied. On se contente d'assister, passifs, à des scènes trop brèves ou trop longues qui se succèdent sans magie. Les caractéristiques des espèces vampires-magiciens-démons sont très peu exploitées à l'écran (l'ouïe fine et la force herculéenne des vampires, la beauté des manipulations magiques, le génie des démons). Les scènes de vielle en extérieur sont insupportables : des plans fixes, des rues vides. Même les méchants sont insipides voire ridicules ; d’ailleurs, on a moins l'impression de génies multiséculaires du Mal que de petits garçons et petites filles, d'autant plus qu'ils sont seuls, on ne leur voit pas d'amis autour d'eux, pas de serviteurs, pas de compagnons, pas de clients, pas d'enfants père mère frères ou sœurs, pas de métiers, et leurs lieux de vie sont peu caractérisés (Comparez avec la galerie d'antiquaire dans Highlander, remplie d'objets anciens collectés par cet immortel au cours de sa vie). Les pépites du livre (la maison vivante des Bishop, le château de 7 tours et la relation qu’entretiennent les Clermont avec le village, le familier magique de Diana etc), tout est soit fade (on voit le château Clermont du ciel, ou Londres vu du ciel, ou Venise vue du ciel, et basta) , soit avalé et évacue de notre mémoire aussitôt, jamais marquée. Exemple: ces scènes de transition qu'on nous imposent sans raison à chaque fois à l'arrivée à Venise : le voile d'illusion qui se déchire quand on s'approche de l’île du Conseil, quel intérêt ? Aucun. On a vu l'illusion une fois et ça devrait suffiret, d'autant plus que même le simple fait de placer le Conseil à Venise n'apporte rien à l'histoire dans la série tv, n'est pas exploité, alors qu'il est omniprésent (on le voit presque à chaque épisode). Mais le vrai problème de cette adaptation, c'est son absence de rythme : dès que la tension pourrait monter, 'il va se passer quelque chose de grand, ça va être génial", POUF !, finito, on la fait redescendre par une scène lente et superflue. Bref, pourquoi ce ratage ? Est-ce une question de manque de moyens: pas assez d'argent pour les acteurs ? pour les effets spéciaux ? pas assez d'épisodes par saison (7 seulement la dernière saison) ? Des réalisateurs qui n'ont pas lu ou apprécié le livre ? J'étais tellement heureux qu'ils adaptent le livre et là, je suis malheureux de cette adaptation ratée selon moi.