Prenez la mode de la nostalgie des années 80 (Stranger Things) et celle d’adaptez des comics irrévérencieux (Deadpool), et vous obtenez cette série décalée et hors norme qu’est Deadly Class.
C’est la première fois que je vois une série sur une école du crime façon Harry Potter, mais les balades champêtres bonne enfant dans la campagne anglaise sont remplacées par les sombres ruelles coupe-gorges d’une ville américaine, lieu de criminalité ordinaire.
Et chaque épisode tourne autour de la mort d’inconnus et du danger croissant que prennent nos protagonistes.
Ce qui différencie la série de tout ces séries d’horreur soft, c’est l’aspect moral. Si l’on croise des tueurs en série, psychopathes, mafieux, tueurs professionnels, c’est bien les évènements qui transforment progressivement les étudiants en redoutable tueurs.
Petit à petit, les contraintes morales de la société disparaissent, et c’est finalement leur véritable personnalité qui émergent, en bien comme en mal.
L’intrigue resserrée autour du personnage de Marcus nous plonge dans cet univers totalement pété, dysfonctionnel, amoral, cynique, mais qui dégage, malgré toute l’horreur de ce monde, une bienveillance pour ces jeunes, crée une empathie pour ces personnage torturés par leur enfance, leur passé.
Mention à la reconstitution fidèle des années 80, qui donne du cachet à l’univers, cette temporalité établie permettant de situer l’histoire et la rendre plus vraisemblable.
Le chemin christique de chaque personnage devenant un parcours initiatique sanglant mais jamais dérangeant, ni gratuitement violent.
Le casting détonne, aucun acteur n’étant connu hormis Benedict Wong, éternel second couteau asiatique. Les jeunes acteurs sont capables de jouer la nuance et impressionnent, même les acteurs secondaires comme la pom-pom girl ou le géant russe.
Le dernier épisode se termine sur un cliffhanger, mais pouvait-il en être autrement, tant il reste d’histoires à raconter.