La saison 1 de Feud (série produite par FX) sorti en 2017, racontait la rivalité légendaire entre les actrices Joan Crawford (Jessica Lange) et Bette Davis (Suzanne Sarandon) sur le tournage du film Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? La saison 2, sortie en début d’année 2024 sur MyCanal, sept ans après la première saison, met en scène une autre histoire de rivalités opposant cette fois l’écrivain Truman Capote, incarné par Tom Hollander – absolument parfait dans le rôle, si l’on arrive à supporter sa voix nasillarde et maniérée durant toute la saison – et un petit groupe de femmes très liées, issues de la haute société américaine des années 60. Des femmes qui se confiaient souvent à l’écrivain et qui se sont senties trahies quand ce dernier a publié, en 1975, leurs secrets les plus intimes dans le magazine Esquire. Des pages qui seront reprises par la suite dans le roman Prières exaucées, paru en 1986, après la mort de Truman Capote.
A la suite de cette trahison, Capote fut banni de toutes les soirées mondaines, mais tenta, par tous les moyens, de regagner la confiance de certaines de ses ex-amies, a commencer par Babe, magnifiquement incarnée par une Naomi Watts bouleversante dans le rôle de l’épouse du patron de CBS. Plus ou moins délaissées ou alors trompées par leurs époux, ces femmes venaient confier leur tristesse au creux de l’oreille de Capote, qui avait cette faculté de savoir les écouter mieux que quiconque.
Cette série signée Ryan Murphy et Gus Van Sant, brillamment écrite, avec des dialogues ciselés et une mise en scène d’un grand raffinement, tient ainsi toutes ses promesses, montrant les travers et les tourments d’un écrivain à la dérive, sombrant dans l’alcoolisme pour noyer son chagrin et sa mélancolie. Un homme qui savait aussi être un redoutable manipulateur quand il s’agissait d’attirer les faveurs et les sentiments des uns et des autres.
Portrait d’un milieu, d’une époque, mais surtout d’un écrivain mondain par excellence, dont on suivra le parcours jusqu’à à sa mort en 1984, la série se déguste tranquillement, dévoilant la vie de quelques femmes très vulnérables, prises au piège d’un monde quelque peu corseté, fait de paraitre et de glamour, où il était difficile de s’affirmer en tant que femme.
Même si l’on pourra trouver quelques longueurs ici ou là, Capote vs The Swans (en VO) se révèle dans l’ensemble très réussie avec, on l’a dit, un Tom Hollander absolument irrésistible dans la peau de cet écrivain aussi drôle qu’exaspérant.
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