Cette adaptation des romans Les Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire en série tragi-comique doit énormément (pour ne pas dire quasiment tout) à l’exubérance de Neil Patrick Harris. S'il est impossible de faire oublier la folle interprétation du Comte Olaf par Jim Carrey, Harris se donne à 300% dans l'absurde et le ridicule, et cela fonctionne à merveilles (surtout lorsqu'il arbore une forte poitrine et une jupe rose, son meilleur costume à mourir de rire !). Contrairement à ce que vous dit le générique (attention vous l'aurez dans la tête toute la semaine), n'éteignez pas vos télés ou n'allez pas voir ailleurs ("Look Away" en VO, toujours seriné par un Harris décidément très investi et en forme), la série est originale et vaut le coup d’œil, à moins que l'univers trop particulier ne vous rebute, ce qui peut très bien se comprendre. Un filtre terne grisâtre, des personnages peu attachants voire insupportables (Carmélita, Mr Poe...), un narrateur intempestif qui vous interrompt tout le temps ou vous dit d'arrêter de regarder (et franchement, au démarrage, on hésite), des effets spéciaux atrocement mal faits, des saisons qui perdent en intensité jusqu'au tout dernier épisode prêt pour la poubelle (gros coup de gueule sur
la mort d'Olaf
)... On ne sait pas trop quoi penser de l'intrigue en elle-même (on a deviné la plupart de la révélation bien en avance) et les mini-intrigues deviennent vite redondantes (
déguisement, on ne croit pas les orphelins, démasquage, ils s'en vont
, et rebelote... Et ce sur trois saisons !), alors on se délecte de l'à-côté plus réjouissant : une troupe de méchants burlesque, des costumes incroyables dans un style cartoonesque réussi, une musique de James Newton Howard, des décors gothiques de Bo Welch (décorateur de Tim Burton) et la bonne bouille des enfants... La série perd vite en inspiration jusqu'au final désastreux (au littéral), mais les costumes farfelus d'Harris sont hilarants, surtout l’hideuse secrétaire rose bonbon, un délire qu'on valide à cent pour cent.