"Hand of God" nous offre deux saisons très inégales. Lorsque son unique fils, PJ se suicide et se retrouve plongé dans le coma, le juge Pernell Harris est touché par la grâce de Dieu. Guidé par celui-ci, il prépare sa vengeance. D'emblée, l’intrigue principal est prenante, les événements nous passionnent. Les intrigues secondaires sont quant à elles relativement poussives et répétitives, les échanges du juge et de son ami maire en son un bel exemple (je ne sais combien de fois
Bobo convainc Purnell d'assister à des mondanités, des réunions pour systématique une seule raison, le faire paraître normal aux yeux d'investisseurs...
Une fois passe encore mais quand ça se multiplie, ça cache un vide...). Si la série mise sur la tête d'affiche (l'excellent et impressionnant Ron Perlman), le reste du casting tire son épingle du jeu (Andre Royo, Garret Dellahunt semblent très investis). K.D est à la fois glaçant et attachant, une prouesse d'acteur ! Par contre, la relation du juge avec sa femme est limite navrante. Dana Delany en épouse manipulatrice est moyennement crédible,
lorsqu’elle menace la maîtresse
, elle est même carrément risible. Dans l'ensemble la première saison tient ses promesses et son final ouvre la voie d'une seconde qui hérite d'un vrai potentiel. Malheureusement, les choses semblent parfois faites à l'envers... Le propos principal passe au 3e rang. La banalité s'installe, avec elle, une lutte de pouvoir se crée presque logiquement et quand l'histoire fait mine d’avancer, on tourne en rond. La série pêche par facilité, toute la trame sous-jacente (
le complot de la police, le meurtre de PJ
) surgit mais ne colle pas avec la liberté d'action que Purnell obtient presque par enchantement
(tient serait-ce ça être touché par la grâce de Dieu, la liberté totale de mouvements malgré le bracelet électronique et la police au fesse..
). La saison 2 tente aussi de rattraper le coup avec Dana Delany alias Cris. Elle est plus présente, plus responsable, plus autonome. Plutôt que d'approfondir les choses, la série se perd un peu avec un
procès
(qui n'aura pas lieu, tout ça pour ça), avec les états d'âme du juge (
oui j'y crois, non je n'y crois plus
etc.). Reste deux personnages particulièrement intéressants, Paul et Alicia plus présents ici mais trop peu mis en avant à mon sens. Il ne manquait pas grand chose, juste un peu plus de réalisme dans la réalisation et la gestion des événements.