Memphis, Tennessee, 1972, deux soldats de la guerre du Vietnam rentrent chez eux, dont Mac Conway. Tous deux essuient des accusations de crime de guerre et se voient bien vite confronté à la vindicte d'une population locale, américaine, les traînant immédiatement dans la boue. L'argent venant évidemment à manquer, Conway et son acolyte son très rapidement enrôlés, contre le gré du premier, dans un réseau criminel de tueurs à gages, un réseau bien mystérieux auquel, par la force des choses, Conway se verra cruellement dépendant. Voici donc le cadre propice au polar sudiste, sombre et sans concessions, de Quarry, série que se veut comme étant la succession même, chez Cinémax, de Banshee. Minimaliste, limpide, tout du moins lors de sa première moitié, parfaitement incarnée par des acteurs tous très convaincants, voici donc la perspective d'une formidable série de genre, violente, sombre mais réjouissante. Quarry répond-elle, en définitive, aux attentes?
Majoritairement, oui. Les quatre premiers épisodes sont tous simplement des modèles du genre, d'un pilote magistrale à un quatrième épisode, sur huit, remarquable. Si la suite se veut moins convaincante, la seconde moitié de saison, du fait que bon nombre de questions de posent sans qu'aucune réponse ne semble nous être offerte, transition avec une seconde saison oblige, l’ensemble tient pourtant remarquablement la route. On est donc en droit d'espérer une seconde saison dans la veine de celle-ci, mais une saison qui répondra d'avantage à nos interrogations.
Quarry, au surplus d'une narration captivante, c'est aussi une référence, une nouvelle référence télévisuelle, dans la reconstitution des années 70, bacchantes, Converses usées, fringues improbables à l'appui. Nous sommes réellement plongé dans le Tennessee des seventies, à l'heure ou le conflit Vietnamien divise l'opinion public et influe sur le modèle social du pays. Quarry, finalement, c'est aussi l'avènement d'un brillant acteur, Logan Marshall-Green, impaccable de justesse, de charisme, dans la peau de Mac Conway, baroudeur violent mais sensible, qui doit composer avec un retour au pays pour le moins délicat et des perspectives d'avenir peu encourageantes. L'acteur est imposant et ne trouve réellement de la concurrence que face à Peter Mullan, vieux roublard britannique qui trouve ici matière à exprimer, en plusieurs temps, tout son talent.
Tout est donc convaincant, malgré les lacunes narratives de seconde moitié de saison, et tout laisse à penser que la suite sera remarquable sur bien des aspects. De la relation de Mac avec son épouse, parfois conflictuelle, pour le moins, parfois sensible, à sa carrière criminelle dans la résilience, en passant par son statut d'ancien soldat du Vietnam, le destinée de ce bon vieux Mac ''Quarry'' Conway, ne semble pas commune et offrira sans le moindre doute son lot de rebondissements, de moments forts. En tous les cas, voici une très bonne entame pour une série qui verra sans doute son aura croître à l'avenir. Immanquable pour tous les sérivores que nous sommes. 15/20