Si je me souviens bien dans le 1er épisode, saison 1, Grant Ward (Brett Dalton) n’est pas emballé de prendre autant de précautions pour « un moins que rien » lequel « moins que rien » (J. August Richards alias Mike Peterson) était dans le camion refuge de Skye (Chloe Bennet) ; et Phil Coulson (Clark Gregg) de répondre à quelques mots près : « Personne n’est jamais moins que rien». Cette réplique définit à elle seule le personnage Phil Coulson, un être remplit d’humanité. Non seulement il croit en l’être humain, mais aussi aux inhumains, aux monstres et autres Aliens. Tous ont une part lumineuse, tous ont droit à une seconde chance, tous ont droit à être entendus, tous ont droit à être sauvés. Phil Coulson, directeur du S.H.I.E.L.D (à ce moment de la saison) a un visage amène, un sourire aux lèvres naturel, constant, voire éternel ! (Ce n’est pas Joker, le sourire figé et féroce !) Et surtout Phil Coulson ne manque pas d’humour. Comme la série. J’ai avalé les 136 épisodes soit les 7 saisons en deux mois et demi. Et ce n’était pas gagné dans la mesure où je n’ai pas été emballé après quatre épisodes. J’ai failli abandonner. Ce qui m’a retenu : l’humour savamment distillé, parfois juvénile mais jamais lourdingue ; et une remarque lue dans un commentaire invitant les sceptiques à poursuivre la série, laquelle serait passionnante à partir du 5ème épisode. De plus, je ne suis pas un inconditionnel de l’Univers Marvel. Les films globalement m’ennuient. J’ai beaucoup aimé les Spiderman de Sam Raimi et l’univers selon Netflix et plus particulièrement « Marvel’s Daredevil », « Marvel’s Jessica Jones », « Marvel’s The Punisher ». Bref, c’est en traînant des pieds que je me suis décidé à regarder cette série. En effet, après l’épisode 5, je me suis laissé peu à peu embarquer. L’émotion était au rendez-vous et si l’émotion est là, je me sens concerné et vit pleinement les intrigues, aussi extravagantes soient-elles ! Cela dit, je vais tempérer mon enthousiasme, j’ai beaucoup apprécié les quatre premières saisons ; la saison 4 que j’appellerai « La Charpente » a été selon moi le point d’orgue de cette série. Elle a donné l’occasion aux acteurs de jouer d’autres caractères à leur personnage, de façon radicale pour certains (je pense à Fitz) et par voie de conséquence révélé l’excellent jeu des acteurs, sans pour autant que cela soit exceptionnel. Simplement, je tiens à saluer les acteurs qui ont su sortir de leur zone de confort c’est-à-dire leur personnage d’origine pour élargir leur palette de jeu. C’était intéressant. Brett Dalton, dans les saisons précédentes, avait ouvert le bal :
Grant Ward sympa Agent du S.H.I.E.L.D en Grant Ward meurtrier haïssable en serviteur zélé de l'HYDRA.
J’ai vécu la saison 4 en apnée tant j’étais captivé par l’imaginaire oppressant du thème avec une Aïda (Mallory Jansen) insaisissable. Par contre, le soufflé est retombé dès la saison 5. Même s’il y a eu quelques épisodes surprenants, les allers-venus dans l’Espace, les courses poursuites contre l’espace-temps et autres time-line m’ont quelque peu épuisé au point de friser l’ennui. Une impression de remplissage, de redondances, d’étirements, de traîne-savate. San Francisco Chronicle : « J’ai aimé Agents of SHIELD lors de son lancement, mais je m’en suis finalement très vite lassé car l’ensemble est devenu trop répétitif ». Et surtout de jouer abusivement avec les sentiments des spectateurs. Je meurs, je ne meurs plus. Je suis un autre, mais j’ai des souvenirs de l’autre, je suis le méchant mais pas tant que ça et patin couffin. Quand ça arrive une fois, je suis touché mais quand cela se répète c’est comme ne plus croire au loup. Et ne plus croire, c’est déjà ne plus se sentir concerné, c’est rester à distance.
Phil Coulson meurt à la fin de la saison 5 mais on le retrouve dans la saison 6 en méchant-pas-si-méchant-que-ça ». May (Ming-Na Wen) meurt à la fin de la saison 6 et on la retrouve « transformée » pour la dernière saison.
Je n’étais pas toujours convaincu des retournements de situations. Certes, cette série ne roule pas sur les pas de « The Walking Dead » et « Game Of Thrones », elle n’a pas vocation à faire disparaître ses personnages principaux de façon soudaine mais ces morts pas morts s’apparentaient à une facilité scénaristique un tantinet agaçante.
Pourtant exception faite à Antoine Triplett (B.J Britt)
. Incroyable, je me refusais à croire en sa disparition !
Tout comme May plus tard !
Alors, me direz-vous : « Il faudrait savoir ce que tu veux ! » Ne sommes-nous pas constitués d’atomes contradictoires ???!!! Facilité de raisonnement ! Au passage, une pensée pour Lincoln (Luke Mitchell). Quand ça ne meurt pas,
une sortie douloureuse de la série comme ce couple savoureux composé de Lance Hunter (Nick Blood) et Bobbi Morse (Adrianne Palicki)
. (Re) Bref, « Marvel : Les Agents du S.H.I.E.L.D » demeure une série intéressante, parfois captivante, surprenante d’imagination par moments et surtout attachante grâce à ses personnages. Des personnages doubles, en constante évolution. Le couple Fitz-Simmons, délicieusement charmant, j’en ai fait le fil rouge de cette série sans doute sous-estimée. 7 saisons me parait un format correct. Mais j’avoue que j’aurais aimé encore poursuivre l’aventure ! Oui, comme tout le monde, je redoutais l’ultime épisode, celui de la séparation, des adieux. Un grand bravo à Clark Gregg en Phil Coulson, agent patriarche protecteur et intègre ; à Chloé Bennet, Skye/Daisy, esprit libre et lumineuse ; à Ming-Na Wen, May, redoutable, fidèle et tendre taciturne ; à Henry Simmons, Mack, une baraque physique au grand coeur ; à Natalia Cordova Buckley, Yoyo, écorchée et fragile ; Iain De Caestecker, Fitz, tendre génie, faussement introverti ; Elizabeth Henstridge, Simmons, génie radieuse et faussement introvertie ! A découvrir si possible en V.O pour la voix de Clark Gregg, pardon, pour Phil Coulson et pour Enoch (Joel Stoffer) !