Mick Garris adaptant un roman de Stephen King, c’est un peu un pléonasme (il a notamment réalisé « Le fléau », « Shining, les couloirs de la peur » », « Désolation »). Avançons que « La maison sur le lac » ne tient que sur un seul atout qui donne un charme kitsch à l’ensemble, et vous l’aurez compris, il s’agit de Pierce Brosnan.
L’histoire (un écrivain à succès, qui a perdu soudainement sa femme, décide de retourner vivre dans la maison familiale au bord d’un lac), écrite sur un mouchoir de poche, s’incombe trop volontairement d’invraisemblances qui s’ajoutent les unes sur les autres. Sur une idée originale de Stephen King, le scénario s’éparpille et il ne reste que les thèmes chers à l’auteur de « Carrie au bal du diable » et de « Dead zone » : l’alcoolisme, l’écrivain en panne d’inspiration, la solitude, la rédemption. Ainsi, on dirait un script sorti directement de la bibliothèque du maître de l’horreur. Dommage de la part des scénaristes qui ne sont pas arrivés à impulser une vraie dynamique aux aventures pseudo-fantastiques dans lesquelles l’écrivain s’est empêtré. A cela s’ajoute un montage beaucoup trop découpé et une mise en scène trop classieuse. Mick Garris reste conventionnel à n’en plus finir mais maintient un semblant de rythme et de tension nerveuse (le suspense) grâce à l’avancement de l’intrigue. Mick le réalisateur ne s’en sort ainsi pas trop mal pour le peps qu’il apporte à une réalisation menée de manière coutumière et avec un semblant de jus. Piètre dédommagement qui aurait pu augurer une certaine mise en abîme des personnages. Las, Garris, au lieu de nous mettre échec et mat sur son échiquier, nous garde en échec durant toute la durée de cette mini-série, à savoir environ trois heures durant. Et il y arrive. C’est ça le pire ! Que l’on ne zappe pas. Alors qu’en une heure trente, la boucle aurait pu être bouclée. Diantre !
L’acteur premier nous tient ainsi sur le qui-vive. Mais de qui s’agit-il ? Avec zest, parcimonie, un petit abattage qu’on ne renie pas, des mimiques qui passent et la classe à l’irlandaise, notre ami Pierce Brosnan incarnant cet auteur à succès nous pique au vif, et c’est avec plaisir que l’on boirait une vodka à la cuillère (pas au sheker) avec lui. En effet, Brosnan (toujours doublé d’Emmanuel Jacomy en français) reste l’atout charme de cette mini-série. Délectable au possible, l’interprète des James Bond des 90’s, apporte à « La maison sur le lac » un semblant de sérieux dans ces aventures un brin fantastico-dramatiques. Sur le reste du casting, on peut citer Melissa George (vue dans « L’anglais » de Soderbergh, « Grey’s anatomy ») et Jason Priestley (il tient un rôle récurrent dans la série « Beverly Hills ») qui attirent un instant notre attention, mais sans plus.
« Bag of bones », tirée du roman « Sac d’os » de l’auteur de « Misery », et dont le titre français est « La maison sur le lac », est un téléfilm de série B totalement dispensable et qui n’a comme seul but de nous faire découvrir un Pierce Brosnan vieillissant et un Mick Garris alors en forte perte de vitesse. Une adaptation ‘kinguesque’ pour résumé.
Spectateurs, que la rage de Richard Bachman soit avec vous !
Accord parental souhaitable.
1 étoile sur 4.