« Assumer qui on est »… On lève tous la main pour approuver bien sûr. Même si on regrette le côté superficiel d’un récit qui ne fait pas vraiment naître l’émotion. Ce qu’avait beaucoup mieux réussi Jennifer Devoldère dans son précédent film, Sage-homme (2023), histoire de transmission plus convaincante, en milieu hospitalier.
La grande qualité d’Agathe Riedinger, c’est bien sûr d’enlacer son personnage, avec amour. Pas une once de mépris de classe. Juste le portrait d’une fille sacrificielle qui n’a jamais autant espéré un miracle.
En adaptant en film d’animation un conte de Jean-Claude Grumberg, Michel Hazanavicius réussit l’exploit de raconter une histoire belle, humaniste et universelle sans éluder les horreurs de la Shoah.
Les fans aimeront, car on retrouve la fantaisie et la fougue d’un grand artiste qui a marqué d’une empreinte indélébile l’histoire du cinéma français. Nous, on se lasse de voir toujours le même film...
Le réalisateur Guillaume Senez interroge une fois encore la parentalité, retrouve Romain Duris, son acteur de Nos batailles, et, derrière le classicisme pudique de la mise en scène, lui permet de tutoyer des sommets. Poignant.
Au final, on laissera la parole au peuple, les spectateurs qui voulaient à nouveau voir des jeux et du sang. Ceux-là ne seront pas déçus. À 86 ans, Ridley Scott sait encore manier le glaive.
De fait, À toute allure échappe aux lieux communs des mauvaises comédies romantiques et affiche de réelles ambitions. Mais à l’image de son titre, et malgré un évident clin d’œil au cinéma de Philippe de Broca, le film confond vitesse et précipitation. Le sentiment de roue libre prend le dessus. L’émotion est en mode furtif.
Sensible aux formes de l’identité française, le réalisateur Éric Besnard (Délicieux, sur la naissance du premier restaurant, au XVIIIe siècle) signe une première partie assez édifiante et scolaire (mais pourquoi cette voix off redondante ?), avant de donner une réelle épaisseur à son personnage principal (...).
On aurait préféré que la dernière séquence démine un à un les écueils du projet, dont on pressent que Ruffin et Perret ont conscience. Au boulot ! se résume bien, finalement, à une forme de « tourisme social », qui tourne court.
C’est là qu’il faut aussi rendre hommage à Demi Moore, 61 ans, sex-symbol des années 90 (Ghost, Proposition indécente, Harcèlement, Striptease…). Quasiment dans son propre rôle, offerte comme jamais dans ce qui restera le rôle de sa vie, elle livre une prestation hallucinante de force et d’engagement. Come-back monstrueux !
Peut-être aussi que le récit aurait mérité un enjeu dramatique plus affirmé. Mais davantage que la vie quotidienne d’un service pédiatrique, le vrai sujet de ce premier, c’est la manière dont Jo/Zouzou réapprivoise, ou peut-être apprivoise tout court, son art circassien, en compagnie de deux complices au nez rouge plus expérimentés. Cette approche-là se révèle singulière, sensible, pudique et émouvante.
À quelques nuances près (notamment le personnage de Kiefer Sutherland, sorte de confesseur de Kemp, inutile), Eastwood déroule un fascinant récit, aussi vertigineux que limpide (un modèle de montage), jouant en permanence avec les ambiguïtés morales.
On se croirait dans After Hours, de Scorsese. Et puis, quand on commence à se dire que c’est peut-être limite de rire des tuiles de tous ces personnages, l’une désespérément accrochée à son unique sortie de secours, les autres littéralement pitoyables, Sean Baker remet les pendules à l’heure avec un final à l’intensité émotionnelle terrassante.
Ce qui ne saute pas aux yeux, tant l’univers décrit se révèle vulgaire, clinquant et friqué. Pas si inédit. La nouveauté, c’est peut-être DZ, un agent vedette au look de rappeur américain. La pauvre pépite ne quitte jamais l’arrière-plan, reléguée en division d’honneur par les nombreux et imposants amis du réalisateur, de Guy Roux à Jean-Claude Darmon en passant par Paul Pogba et la moitié du PSG. Hors jeu !
Grand Corps Malade et Mehdi Idir signent un biopic très classique, voire trop, qui permet cependant à Tahar Rahim de livrer une performance mémorable dans le rôle de Charles Aznavour.