Excellent dialoguiste, Rodenbach orchestre sa comédie avec une verve langagière pas si fréquente dans le cinéma français, privilégie l’épure (le film dure 1 h 24) et dirige un impeccable duo d’acteurs : Vimala Pons et William Lebghil.
Ce n'est pas forcément un film pour tous les goûts, mais son émiettement narratif relève de saveurs variées : instants shoot sucré, sens du détail doux-amer, dialogues au gingembre ou acidulés.
Vernier, cinéaste singulier, parvient à figurer ce qui gronde et à donner une charge presque tangible à la violence souterraine, sur le point de faire surface.
Pour son premier film, Christy Hall joue malicieusement de ce topos cinéphilique et sociologique, et pourquoi pas s'il fait effet de réel en même temps que rêver ? Nous jouons aussi le jeu, avec les deux acteurs, au mieux de leur charme.
La réussite du documentaire tient à cette forme de concerto : des vagues d'émotion se lèvent, des thèmes tournoient, disparaissent, des bulles de délices jaillissent, des modulations tonales laissent un manque.
Dans ce voyage formel, presque muet, le cinéaste semble faire parler les pierres et fait de la concrétude du monde de gigantesques tableaux abstraits (zooms appuyés, ralentis hypnotiques, drones aux mouvements célestes).
[...] une reconstitution historique un peu appliquée, façon téléfilm de qualité, avec de beaux tissus, des décors impeccables, mais pas assez de figurants ni d'emportement.
Leni Riefenstahl reste peut-être la plus grande cinéaste de l’avant-guerre, mais elle fut bel et bien une nazie convaincue, puis une vieille dame indigne, incapable à jamais d’assumer l’étendue de ses fourvoiements.
L'élan vital, surfant habilement sur la ligne de crête de la sensiblerie, doit beaucoup à l'incarnation des deux figures de proue. Benjamin Lavernhe campe un maestro trentenaire avec la sensiblerie et le professionnalisme qu'on lui connaît. Mais c'est bien sûr Pierre Lottin qui crève l'écran (...).
Ce souvenir érotique au masculin est la pierre de touche de l’œuvre de Gomes. Un homme-obsession dont la rémanence bouscule notre vision du monde et du cinéma. Grand Tour nous invite à ce bouleversement inédit, ne passez pas outre !
Étant donné l’aura du maître de la littérature moderne et la résonance de son œuvre incisive, le projet est un défi. Qu’à cela ne tienne ! L’acteur a un physique convaincant, Dora est charmante, l’antisémitisme menace, Max Brod est l’ami fidèle. Les vues de la station balnéaire sont nostalgiques et les plongées sur les voyages en train efficaces.
Avec humilité et délicatesse, en poussant la logique du conte jusqu’à choisir la forme du dessin animé, Michel Hazanavicius, qui a dessiné lui-même chaque personnage, rend justice au matériau de Grumberg tout en donnant naissance à une œuvre autonome qui serre le cœur et rend heureux tout à la fois.