Un bac philo-arts plastiques en poche, Jean Dujardin débute dans la vie active comme miroitier et serrurier. C'est au cours de son service militaire que son talent comique se révèle : l'armée sera pour lui une grande source d'inspiration. Monté à Paris, il se produit dans des bars et rencontre au théâtre du Carré Blanc ceux - Bruno Salomone, Eric Collado, Eric Massot et Emmanuel Joucla - avec qui il formera la populaire bande des "Nous C Nous". Ils créent ensemble plusieurs spectacles, une chanson sobrement intitulée Nous C Nous et font les beaux jours de l'émission Fiesta de Patrick Sébastien sur France 2.
Entre 1997 et 1998, Jean Dujardin est vainqueur à trois reprises de la catégorie "Comiques" dans le programme Graines de stars. Se faisant une place sur le petit écran, il accède à la célébrité grâce au personnage populaire de Loulou, qu'il campe du 11 octobre 1999 au mois de juin 2003 dans la mini-série Un Gars, une Fille, aux côtés d'Alexandra Lamy (qui sera sa compagne jusqu'en 2013). Après une apparition dans le film à sketches A l'abri des regards indiscrets (2002) et une prestation de vendeur Weston très décalé dans la comédie Ah ! si j'étais riche (id.), il se voit offrir des rôles de plus grande importance comme celui d'un "homme idéal" dans Toutes les filles sont folles (id.).
Son nom devient synonyme de succès comme en témoignent les réussites au box-office de Mariages ! (2003) et surtout de Brice de Nice (2004), où il ressuscite son personnage fétiche de "surfeur casseur" créé dix ans plus tôt sur scène. Coéquipier de Pascal Elbé dans la comédie policière L'Amour aux trousses (2005), Jean Dujardin élargit son répertoire d'acteur en jouant les convoyeurs aux côtés d'Albert Dupontel dans le polar urbain (2003) de Nicolas Boukhrief, et en tentant une incursion dans le film d'époque avec Il ne faut jurer de rien ! (2005).
Devenu bankable, Jean Dujardin prête ses traits à l'agent OSS 117 - prestation qui lui vaut une nomination au César du Meilleur acteur en 2007 - et s'offre un rôle à contre-emploi, celui d'un flic voulant faire la lumière sur le meurtre de sa fille, dans le sombre Contre-enquête, première réalisation de Franck Mancuso, co-scénariste de 36 Quai des Orfèvres. En 2007, Dujardin est Octave, le publicitaire déjanté du 99 F de Jan Kounen, d'après le best-seller de Frédéric Beigbeder.
Après avoir fait main basse sur une grosse somme d'argent dans Ca$h, Jean Dujardin apparaît face à un acteur de légende pour lequel il n'a jamais caché son admiration, Jean-Paul Belmondo, dans Un homme et son chien, puis endosse à nouveau le costume d'OSS 117, l'espion qui gaffe plus vite que son ombre, avant de coiffer le chapeau du cow-boy qui tire plus vite que la sienne dans Lucky Luke. De nouveau aux côtés d'Albert Dupontel en 2010, il cultive son côté sombre dans la comédie dramatique de Bertrand Blier, Le Bruit des glaçons, et fait sensation dans le rôle de cet écrivain "hanté" par son cancer. La même année, on le retrouve au sein du casting quatre étoiles des Petits mouchoirs, le troisième film de son ami Guillaume Canet.
Un an après, il remporte le Prix d'Interprétation masculine lors du Festival de Cannes 2011 pour son interprétation d'une star du cinéma muet, dans le tout aussi muet The Artist, réalisé par son collaborateur fidèle Michel Hazanavicius. Une consécration pour l'ancien comique, qui prouve une nouvelle fois sa polyvalence : après la France, c'est à la conquête des Etats-Unis qu'il se lance, puisqu'il remporte le Golden Globe et l'Oscar du Meilleur acteur, face à des pointures comme George Clooney, Brad Pitt et Gary Oldman. Alors que son personnage, George Valentin, est un acteur sur le déclin, on ne peut pas en dire autant de l'ancien "Chouchou", dont la carrière ascendante gravit des sommets.
Fort de sa condition de comédien en vogue, Jean Dujardin ne s'arrête pas là. Avec son ami de toujours, Gilles Lellouche, il s'attelle à la réalisation : pour les besoins d'un film à sketches sur l'adultère, intitulé Les Infidèles, le duo signe "Las Vegas", l'un des courts métrages composant cette comédie. En 2013, l’acteur s’essaye au film d’espionnage avec Möbius, réalisé par Eric Rochant. Le succès n'est malheureusement pas au rendez-vous.
Suite au carton international de The Artist, Jean se voit proposer de nombreux rôles aux Etats-Unis. Il incarne ainsi un banquier suisse pour Martin Scorsese dans Le Loup de Wall Street (2013), puis un espion français pour George Clooney dans Monument Men (2014). Toujours en 2014, le comédien retrouve Gilles Lellouche dans La French, une plongée dans la pègre marseillaise, où il se glisse dans la peau d'un juge dont l’ambition est de faire tomber la mafia. Après avoir enchaîné deux comédies romantiques (Un + une et Un homme à la hauteur), il endosse à nouveau, plus de dix ans après la sortie du lucratif premier volet, le costume de Brice de Nice pour les besoins de Brice 3 qui sort en 2016.
A l'affiche de projets singuliers mettant en avant son talent comique, Jean Dujardin joue les personnages principaux de Le Retour du héros de Laurent Tirard, I Feel Good de Gustave Kervern, Le Daim de Quentin Dupieux et Présidents d'Anne Fontaine. Parallèlement, il se glisse dans la peau de l'officier Marie-Georges Picquart enquêtant sur l'affaire Dreyfus dans le primé et polémique J'accuse de Roman Polanski. En 2021, il campe à nouveau l'hilarant Hubert Bonisseur de La Bath dans OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire aux côtés de Pierre Niney. Ce troisième volet signé Nicolas Bedos ne convainc ni le public ni la critique.
Le comédien change de registre avec Novembre, un thriller sur un sujet aussi puissant que délicat : les attentats du 13 novembre 2015. Le film de Cédric Jimenez vaut à Dujardin sa quatrième nomination aux César. Après avoir prêté sa voix au documentaire animalier Les Gardiennes de la planète, le comédien entreprend un périple à pied à travers la France dans Sur les chemins noirs, adapté du roman de Sylvain Tesson.