Diplômé de l’École Louis-Lumière à Paris et d'un 3ème cycle en cinéma à la Sorbonne sous la direction de Jean Rouch, Abdelhaï Laraki alterne au cours de sa carrière ses activités créatives entre publicité, télévision et cinéma.
Acteur majeur de l’industrie audiovisuelle et membre actif de la société civile marocaine en faveur du développement des droits de l’homme, il signe dès les années 90 des formats pionniers de programmes de sensibilisation pour le Ministère de la Santé, l’OMS ou le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme. Son docu-fiction Les Corsaires de l’Atlantique est présenté à l’Exposition Universelle de Lisbonne 1998.
Pour le cinéma, il produit des oeuvres telles que Le Grand Voyage en collaboration avec le producteur Humbert Balsan et primé à la Mostra de Venise; J’ai Vu Tuer Ben Barka, long-métrage réalisé pour le quarantième anniversaire de la disparition du leader politique Marocain.
Dans ses oeuvres personnelles, il utilise librement le cinéma tout comme la télévision pour poser son regard sur la société marocaine contemporaine en mutation. La question de l’identité et des années de plomb dans Mona Saber (primé au 1er FIFM Marrakech). Le pouvoir de l'argent dans Parfum de Mer (Compétition Festival de Bruxelles, Rotterdam). Love in the Medina qui traite de la liberté individuelle et du rapport au corps (Prix Youssef Chahine Meilleur Film arabe, Prix Cinemed Montpellier, FESPACO) a été au centre des débats sur la liberté artistique des auteurs marocains et de «l’art propre» dans son pays.
Laraki questionne également dans ses oeuvres pour la télévision la condition féminine (Mama Taja), la question de l’héritage islamique (Sans Famille), le harcèlement sur internet (Toile d’Araignée, la place de l’enfant autiste dans la société (Ali ya Ali). Avec toujours, en toile de fond dans ses films, une réflexion sur l'humain, son rapport à la société, à l'Histoire et au Pouvoir. Abdelhaï Laraki considère le cinéma, et l’art en général, comme un levier de résistance contre l’arbitraire et l’obscurantisme.