Née d’un père jardinier et d’une mère épicière, Mireille Darc débute son parcours par un prix d’excellence obtenu au Conservatoire d’Art Dramatique de Toulon. En 1959, elle se rend à Paris pour tenter sa chance en tant que comédienne, mais ne fait qu’enchaîner les petits métiers, avant d’être engagée comme mannequin, puis de tenir quelques rôles sur les planches des théâtres parisiens.
Elle se révèle véritablement grâce aux rôles principaux féminins des téléfilms La Grande Bretèche de Claude Barma, puis Hauteclaire ou le Bohneur dans le crime de Jean Prat, avant d’exploser en 1963 dans un long-métrage de cinéma : Pouic-Pouic de Jean Girault aux côtés de Louis De Funès et Jacqueline Maillan. Si elle est alors une actrice reconnue, elle gagne véritablement ses galons de star avec les films de Georges Lautner, avec qui elle tournera treize fois, qui lui permettent de côtoyer les plus grands tels que Lino Ventura, Bernard Blier ou Francis Blanche. Actrice éclectique, elle fait également l’expérience de tourner avec Jean-Luc Godard pour son film Week-end en 1967.
Les années 1970 sont dans la continuité des précédentes, Mireille Darc réitérant ses collaborations avec Georges Lautner, pour Laisse aller... c'est une valse et Les Seins de glace entre autres, mais enchaînant également les succès populaires avec Michel Audiard (Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !), Yves Robert (Le Grand Blond avec une chaussure noire, avec Pierre Richard) ou Gérard Pirès (Fantasia chez les ploucs). Mireille Darc est alors dans sa période la plus prolifique. Icône sexy et glamour, elle symbolise avec Brigitte Bardot la femme moderne des années 70.
Sa formidable carrière est stoppée en plein vol à l’orée des années 1980 suite à un grave accident qui nécessite une opération à cœur ouvert. Déjà cardiaque, cet événement l’oblige à réduire son rythme de tournage, d’autant qu'à la suite de cette période difficile s'ajoute sa rupture avec Alain Delon, après plus de quinze ans de vie commune. Dès lors, elle déserte de plus en plus les plateaux de cinéma pour migrer vers ceux de la télévision, et laisser libre cours à sa passion pour la photographie.
Ce retour à la télévision au début des années 1990 est pour elle une véritable renaissance. Tour à tour scénariste, réalisatrice de documentaires jusqu'en 2015 (pour les magazines Des Racines et des ailes ou Envoyé Spécial de France Télévisions) et actrice de séries télévisées (Les Cœurs brûlés, Terre indigo, ou Frank Riva où elle retrouve Alain Delon), Mireille Darc enchaîne les projets qui la passionnent, loin des studios de cinéma. Ce formidable parcours est consacré en 2006, quand elle est décorée de la Légion d’honneur par Jacques Chirac, puis en 2009 par son obtention du titre de commandeur de l’Ordre national du Mérite.
Auteur : Thibaud Gomes-Leal