Isaach de Bankolé naît en Côté d'Ivoire, mais ses parents sont originaires du Bénin, et ses grands-parents du Nigéria. A 17 ans, il part à Paris avec l'idée de devenir pilote d'avion. Diplômé en mathématiques, il décide pourtant de se tourner vers la comédie, et intègre le Cours Simon.
Apparu à l'écran en 1984 dans L'Arbalète et L'Addition, il accède à la notoriété deux ans plus tard grace au succès de Black Mic Mac, portrait tendre et drôle de la communauté noire à Paris signé Thomas Gilou. Sa composition de faux marabout lui vaut le César du Meilleur espoir en 1987. On le retrouve alors dans d'autres comédies, des Keufs à Vanille fraise, mais celui qui travaille au théâtre avec Chéreau et Mesguich est vite repéré par les deux Claire du cinéma d'auteur : Devers (Noir et Blanc) et surtout Denis, qui lui offre deux de ses plus beaux rôles, le boy d'une famille française installée au Cameroun dans Chocolat (1988) et un organisateur de combats de coqs dans S'en fout la mort (1990).
Au début des années 90 se noue une belle complicité entre de Bankolé et un ami américain de Claire Denis, Jim Jarmusch : chauffeur de taxi d'une Béatrice Dalle aveugle dans Night on Earth, il campe un vendeur de glaces blagueur dans Ghost Dog (1999). Cet acteur cosmopolite tourne avec le Portugais Pedro Costa, le Malien Sissoko (Battu, sa première expérience en Afrique) et le Danois Lars von Trier -il incarne un esclave rebelle et sensuel dans Manderlay (2005).
Installé depuis 1997 aux Etats-Unis, il signe en 2000 un documentaire sur son épouse, la chanteuse Cassandra Wilson, fait ses débuts de producteur (Homework, 2004), rejoint le casting de Miami vice et Casino Royale (2006) et apparaît dans le téléfilm 24h chrono - Redemption. Ca ne l'empêche pas de retrouver Claire Denis (White Material, 2010) et Jim Jarmusch, qui lui confie en 2009 le rôle principal de The Limits of Control, celui d'un mystérieux hors-la-loi.