Caleb Landry Jones grandit à Garland, au Texas, avec un père entrepreneur dans le bâtiment et une mère éducatrice. C’est d’abord à travers la musique qu’il exprime son talent artistique : il forme avec un ami lycéen un groupe de folk rock expérimental. Mais c’est en jouant la comédie qu’il s’épanouit complètement.

Il apparaît pour la première fois à l’écran dans No Country For Old Men en 2007 : il est l’un des deux adolescents à vélo que rencontre Javier Bardem à la fin du film. On le croise ensuite dans Breaking Bad et The Social Network mais c’est avec l’horrifique Le Dernier Exorcisme en 2010 qu’il obtient son premier véritable rôle.

Après la série Friday Night Lights, où il campe le batteur du groupe Crucifictorious mené par Jesse Plemons, Caleb Landry Jones fait en 2011 sa première incursion dans le blockbuster avec X-Men : Le Commencement. Aux côtés de Michael Fassbender, James McAvoy et Jennifer Lawrence, il incarne le super-héros Banshee (le Hurleur en VF).

Mais c’est au sein du cinéma indépendant US qu’il prospère : son physique singulier lui permet d’être aussi bien angélique qu’inquiétant. Il fait ainsi craquer la vampire Saoirse Ronan dans Byzantium de Neil Jordan et incarne l’amant décédé de Xavier Dolan dans Tom à la ferme. Puis il se lance dans un business peu commun : la vente de virus ayant infecté des célébrités dans Antiviral, premier long-métrage du fils de David Cronenberg. Après avoir revêtu l’uniforme de soldat pour John Boorman (Queen and Country), l’acteur interprète un vagabond toxicomane dans Mad Love in New York (2014) des frères Safdie.

2017 est une année faste pour lui : on le voit dans The Florida Project, le phénomène Get Out – il joue le beau-frère suprémaciste blanc du héros –, Barry Seal: American Traffic porté par Tom Cruise, le multi-primé 3 Billboards: Les panneaux de la vengeance et enfin la saison 3 très attendue de Twin Peaks, où il est le mari violent d’Amanda Seyfried.

Suivent des productions restées inédites en France (Tyrel, To the Night, Viena and the Fantomes), avant de le retrouver en 2019 dans The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch. Grâce à ce dernier, il entre en contact avec le label Sacred Bones Records et sort l’année suivante son premier album, The Mother Stone, entre rock psychédélique et folk.

En 2021, il prête sa voix à un robot dans Finch, compagnon d’infortune de Tom Hanks dans un monde post-apocalyptique. Mais c’est surtout avec Nitram qu’il fait parler de lui cette année-là. Inspiré par le massacre de Port-Arthur survenu en Tasmanie en 1996, le long-métrage dresse le portrait d’un marginal qui se mue en tueur de masse. La performance de Caleb Landry Jones lui vaut le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes.

C'est dans un autre rôle d'inadapté qu'on le retrouve deux ans plus tard avec DogMan de Luc Besson. Il y incarne un ancien enfant battu qui trouve son salut dans l'amour que lui portent ses chiens. Un personnage d'anti-héros dans la lignée du Joker de Todd Phillips. 

Emilie Schneider