Né à Mexico d’un directeur de théâtre et d’une actrice, Demian Bichir est prédestiné au métier d’acteur, qu’il embrasse à l’âge de trois ans au Palacio della Bellas Artes, un opéra de Mexico.
Acteur-né, il devient alors membre à treize ans de la National Theater Company of Mexico et apparaît dans plusieurs téléfilms et séries télévisées locales, ancrant davantage la famille Bichir – ses deux frères, Bruno et Odiseo, sont également acteurs - dans le paysage cinématographique mexicain, si bien que chaque année, la famille a le droit à sa catégorie (Meilleur Bichir dans un film) aux MTV Movie Awards de Mexico.
Plusieurs opportunités s’offrent à lui, mais jamais au-delà des frontières de l’Amérique latine : Aube rouge (1990), Miroslava (1993), Hasta Morir (1994) ou encore Salon Mexico (1996). Limité à des rôles en langue espagnole, l’acteur mexicain embarque pour New York à l’âge de 22 ans pour y apprendre l’anglais. Installé à Los Angeles, le comédien attend des propositions de rôles qui ne viennent pas, et revient finalement dans sa ville natale.
Demian met alors sa carrière d’acteur entre parenthèses. Il lui faut attendre la fin des années 1990 et le succès de Sexo, pudor y lágrimas, plus gros record au box-office dans l’histoire du cinéma mexicain, pour reprendre confiance dans le métier. Et c’est de nouveau vers les Etats-Unis qu’il tente de faire décoller sa carrière. Pour son premier rôle dans un film américain, il partage l’affiche de In the time of the butterflies (2001), avec Salma Hayek, qui est un téléfilm basé sur l’histoire vraie de sœurs qui se sont battues contre un dictateur dominicain.
Sa carrière est relancée et les années 2000 sont synonymes de succès pour l'acteur, qui joue aux côtés de Victoria Abril et Penélope Cruz dans la comédie espagnole Sans nouvelles de Dieu, et prête surtout ses traits au commandant Fidel Castro dans le Che de Steven Soderbergh.
Son visage est désormais célèbre au-delà du Mexique, et des réalisateurs américains de renom font appel à lui : Chris Weitz pour le drame A Better life qui lui vaut une nomination à l’Oscar du Meilleur Acteur en 2012, Oliver Stone pour Savages, un thriller sur la lutte anti-drogue. Côté comédie, on l’aperçoit en supérieur d’un agent du FBI arrogant incarné par Sandra Bullock dans le culoté Les Flingueuses de Paul Feig, ou encore dans l’explosive parodie de série B Machete Kills. Les trafiquants de drogue font partie de ses rôles réguliers.
Côté télévision, après son rôle récurrent de Esteban Reyes dans Weeds de 2008 à 2010, il occupe en 2013 la tête d'affiche avec Diane Kruger de la série policière The Bridge. En 2014, il participe au film policier excentrique Dom Hemingway, avec Jude Law, où il campe un chef mafieux. Un type de personnage auquel l'acteur est habitué.
Marie Ponchel