Après avoir réalisé quelques courts métrages dans un centre de jeunes cinéastes lors de son service militaire, Bahman Ghobadi arrive à Téhéran pour étudier le cinéma. Il obtient un Bachelor of Art à l'Iranian Broadcasting College. Il tourne d'abord des courts métrages et des documentaires en 8 mm, Betacam et 16 mm.
La dizaine de courts métrages qu'il réalise entre 1995 et 1999 reçoivent de nombreux prix dans différents festivals nationaux et internationaux, dont le Prix spécial du jury au festival de Clermont Ferrand pour Vivre dans le brouillard, tourné en Betacam en 1997. De nouvelles opportunités s'offrent alors à lui. Il collabore aussi à de nombreux films iraniens en tant qu'assistant réalisateur. On notera son travail sur Le Vent nous emportera de son compatriote Abbas Kiarostami; ainsi que sur Le Tableau noir de Samira Makhmalbaf, tourné au Kurdistan.
En 1999, il met en scène son premier long métrage Un temps pour l'ivresse des chevaux, racontant le destin de cinq frères et soeurs orphelins livrés à eux mêmes. C'est une date pour le cinéma kurde: il s'agit du premier film kurde à voir le jour en Iran, marquant ainsi une certaine reconnaissance à l'égard d'une population longtemps ignorée et persécutée. Son film est couronnée par la Caméra d'Or au Festival de Cannes 2000. En 2002, il revient avec un second long métrage, Les Chants du pays de ma mère, et fait partie du jury de la Caméra d'Or à Cannes. Avec Les Tortues volent aussi, évoquant le destin d'enfants ramassant et revendant des mines, le cinéaste confirme son attachement au monde de l'enfance.
Bahman Ghobai est dès lors considéré sur la scène internationale comme le réalisateur pionnier en Iran. Le festival de San Sebastian confirmé la qualité de ses réalisations en lui décernant en 2004 le Grand Prix pour Half Moon. Cinq ans plus tard, le cinéaste reviens dans les salles obscurs avec son cinquième film, Les Chats persans, dans lequel il décide de quittait l'enfance pour défendre la jeunesse, la musique et la liberté.