Formé en scénario à l’École de Cinéma et de l’Audiovisuel de la Communauté de Madrid après une maîtrise d’histoire, Rodrigo Sorogoyen est âgé de vingt-cinq ans lorsqu’il co-réalise son premier long métrage en 2008, la comédie romantique 8 Citas. Il travaille ensuite sur des séries espagnoles telles que Impares (2008), La Pecera De Eva (2010), Vida Loca (2011) ou encore Fragiles (2013), avant de revenir au cinéma en 2013, avec Stockholm, pour lequel il obtient le Prix du Meilleur Réalisateur au Festival du film de Malaga.
En 2011, Rodrigo fonde parallèlement avec trois associés la société de production Caballo Films, qui lui permet notamment de produire Stockholm et les fictions qui lui succéderont. En 2016, il met en scène Que Dios Nos Perdone, un thriller psychologique centré sur la traque d'un redoutable tueur en série, porté par les comédiens Antonio de la Torre et Roberto Álamo. Très bien accueilli, aussi bien par la presse que les spectateurs, le film obtient, entre autres, le prix du meilleur scénario au Festival international du film de Saint-Sébastien.
Son long métrage suivant, El Reino (2018), explore les bas-fonds de la corruption politique espagnole et s’émancipe des codes du cinéma policier. Il remporte sept Goya en 2019 dont celui du Meilleur réalisateur, du Meilleur scénario et du Meilleur acteur pour Antonio de la Torre. On le retrouve en 2020 avec Madre, un portrait de mère sur fond de polar violent. En parallèle, Sorogoyen retourne à ses premières amours avec la série Antidisturbios en six épisodes, dans laquelle des policiers sont pris dans la tourmente après une bavure.
En 2022, le cinéaste signe son retour au cinéma aux côtés de Denis Ménochet et Marina Foïs avec As Bestas, un thriller se déroulant en milieu rural. Là encore très bien reçu, notamment grâce à son atmosphère poisseuse et au jeu des acteurs, le film est présenté pour la première fois au Festival de Cannes, en sélection officielle Cannes Première. Il remporte également le César du meilleur film étranger et de nombreux Goyas (Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur pour Denis Ménochet, Meilleur scénario original, etc.).
Rodrigo Sorogoyen retourne sur la croisette deux ans plus tard, en tant que président du jury de la Semaine de la critique.
Laurent Schenck