Née le 17 juillet 1978, Justine Triet fait ses études aux Beaux-arts et réalise son premier court métrage en 2006 : Sur place, qui revient sur les scènes de violences survenues à Paris en mars de la même année. Elle poursuit dans la voie documentaire avec Solférino (sur l’entre-deux tours de la présidentielle de 2007) et Des ombres dans la maison, centré sur un jeune de l’assistance, sa mère et la pasteur évangéliste qui va s’occuper d’eux.
La reconnaissance commence avec Vilaine fille, mauvais garçon, un court métrage de fiction racontant la nuit particulière vécue par un jeune peintre et une comédienne qui obtient le prix du Meilleur film européen à la Berlinale et le Grand prix du Festival Premiers plans d’Angers en 2012. L’année suivante, elle se lance dans le format long avec La Bataille de Solférino, basé sur Solférino et retenu à l’ACID du Festival de Cannes 2013.
Elle revient sur la Croisette en 2016 avec Victoria, sélectionné à la Semaine de la critique, comédie loufoque sur une avocate (Virginie Efira) totalement dépassée par sa vie professionnelle et privée. Triet retrouve l’actrice deux ans plus tard pour Sibyl, un drame sur une psychanalyste fascinée par une de ses patientes, une actrice en détresse, qu'elle va suivre sur le tournage chaotique de son dernier film.
Si ce film repart bredouille du Festival de Cannes, où il était présenté en compétition officielle, ce n'est pas le cas d'Anatomie d'une chute en 2023. Ce film de procès, qui dissèque la vie d'un couple d'artistes et les rapports de force qui s'y jouent, repart avec la Palme d'Or. Justine Triet devient alors la troisième femme à obtenir cette prestigieuse distinction. Anatomie d'une chute remporte par ailleurs six César dont ceux du meilleur film, meilleure réalisation, meilleure actrice et meilleur scénario original.
Corentin Palanchini