Acteur pendant une dizaine d’années - il est au générique des Frangines (1960) de Jean Gourguet et de la série Thierry la Fronde, Joël Séria écrit, produit et réalise en 1970 son premier long métrage, Mais ne vous délivrez pas du mal, qui tombe sous le coup d’une interdiction totale à cause des «ferments de destruction morale et mentale qui y sont contenus». Une interdiction qui sera partiellement levée grâce à la présentation du film l'année suivante à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Joël Séria enchaîne alors dans une veine paillarde le tournage de quatre autres oeuvres en partie autoproduites et aux dialogues salaces : Charlie et ses deux nénettes (1973), Marie-poupée (1976), Comme la lune (1977) sur la bêtise humaine et la vulgarité, et avant cela Les Galettes de Pont-Aven (1975), son plus gros succès public qui vaudra à ses interprètes Jean-Pierre Marielle et Andréa Ferréol d'être nommés aux César en 1976.
Après une tentative avortée de réaliser un film aux Etats-Unis, Joël Séria adapte les aventures du célèbre commissaire bellâtre imaginé par Frédéric Dard dans San-Antonio ne pense qu'à ça (1981), mais l'expérience s'avère peu convaincante. Il s'absente alors des plateaux de cinéma pendant six ans pour tourner des spots publicitaires ainsi qu'un téléfilm, Pour venger Pépère (1986), puis effectue son retour dans le Septième Art avec la comédie Les Deux crocodiles (1987), emmenée par Jean Carmet et son fidèle complice Jean-Pierre Marielle. Il se consacre ensuite au petit écran pour lequel il réalise entre autres quelques épisodes de la série policière Nestor Burma avec Guy Marchand ainsi qu'un unitaire, Léopold (2000), interprété par Michel Galabru. Devenu écrivain à ses heures perdues, Joël Seria renoue en 2009 avec la mise en scène en dirigeant Sylvie Testud dans l'attendrissant Mumu.