Faisant partie de la promotion 1954 du Conservatoire de Paris, au même titre que Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer et Jean Rochefort, Pierre Vernier trouve son premier rôle dans Juliette ou la Clé des songes de Marcel Carné. Il poursuit dans les années 1950 en apparaissant furtivement dans Les Copains du dimanche, Les Affreux et Rue des prairies de Denys de La Patellière, un mélodrame se déroulant en 1942 avec Jean Gabin.
Pierre Vernier est plus actif dans les années 1960, comme en témoignent ses prestations secondaires sous la houlette de prestigieux cinéastes. Ainsi, Claude Chabrol lui offre, durant cette décennie, trois rôles dans les drames Les Godelureaux, Ophélia et Landru. Il joue aussi à nouveau pour de La Patellière (Les Yeux de l'amour, Caroline chérie), mais aussi pour Henri Verneuil (Week-end à Zuydcoote) et Jean Becker (Pas de caviar pour tante Olga).
Au milieu des années 1960, Pierre Vernier goûte aux joies de la télévision et obtient le rôle-titre de la série d'aventures Rocambole, d'après le roman-feuilleton du même nom de Ponson du Terrail. Ce héros ex-prisonnier devenu justicier en marge de la société lui permet de se révéler à un public plus large. Le natif de Saint-Jean-d'Angély apparaît également dans les téléfilms Sens interdit, Orion le tueur, L'Officier recruteur et Un jeu d'enfer.
N'oubliant pas le cinéma, loin de là, Pierre Vernier retrouve, dans les années 1970, plusieurs metteurs en scène qu'il connaît bien, comme Joseph Losey (Monsieur Klein), Henri Verneuil (I... comme Icare) et Georges Lautner (Le Guignolo). Par ailleurs, il campe Maître Pierre Grammont dans le drame historique Stavisky d’Alain Resnais et prend part aux mini-séries Le Secret des dieux, Michel Strogoff, Richelieu ou encore Mazarin.
Dans les années 1980 - 1990, Pierre Vernier donne la réplique à son ami Jean-Paul Belmondo à maintes reprises (Le Professionnel, Le Marginal, Le Solitaire, etc.). Claude Lelouch lui attribue aussi trois personnages secondaires dans La Belle histoire (celui du proviseur), Itinéraire d'un enfant gâté et Les Misérables (tous deux portés par l'infatigable Bebel). Enfin, côté télévision, on peut le voir dans Le Château des oliviers et Belle Epoque.
Si, dans les années 2000 et 2020, Pierre Vernier est moins actif compte tenu de son âge, on peut le voir dans Sous le sable de François Ozon et L'Ivresse du pouvoir de Chabrol, dans lequel il incarne le président Martino, supérieur d'Isabelle Huppert. Il joue aussi dans les comédies La Confiance règne d’Etienne Chatiliez et Palais Royal ! de Valérie Lemercier, laquelle le sollicite à nouveau pour 100% cachemire et Marie-Francine (sa dernière prestation).
A noter qu'en 2008, Pierre Vernier se glisse dans la peau du général de Gaulle dans le téléfilm Adieu de Gaulle, adieu, montrant une fois de plus à quel point les personnages historiques lui plaisent. Une prestation intense qui lui vaut la Meilleure interprétation masculine au Festival des créations télévisuelles de Luchon, en 2009. Il est par ailleurs, en 2016, fait Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres et Chevalier de l'Ordre national du mérite.
Laurent Schenck