Après avoir suivi des cours au Conservatoire, Jacques Spiesser fait sa première apparition à l'écran en 1972 dans le tendre Faustine et le bel été. Mais l'acteur au physique juvénile choisira souvent des films ancrés dans la réalité sociale et politique de son époque, telles que Section spéciale de Costa-Gavras ou La Victoire en chantant, le grinçant premier long-métrage de Jean-Jacques Annaud en 1976. Il trouve un de ses plus grands rôles dans R.A.S. de Boisset, où il est, aux côtés de Jean-François Balmer et Jacques Weber, un soldat dont les convictions pacifistes sont durement mises à l'épreuve pendant la Guerre d'Algérie.
Second rôle pour des réalisateurs aussi prestigieux que Resnais (Stavisky) ou Losey (La Truite), Jacques Spiesser est Un homme qui dort dans l'adaptation par Bernard Queysanne du récit de Perec. A partir des années 80, le comédien se consacre surtout au théâtre, mais il continue de prendre part à des oeuvres très originales, telles que Peaux de vaches, l'âpre premier film de Patricia Mazuy (1988) et Après la Réconciliation d'Anne-Marie Miéville (2000). Il dégage un mystère qui fait de lui un second rôle parfait pour des polars troubles tels que Je suis un assassin ou Nos retrouvailles (2007), mais on le retrouve aussi dans des comédies, notamment Hors de prix et Coco, deux films dans lesquels il donne la réplique à Gad Elmaleh.