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    Georges Méliès

    État civil

    Métiers Réalisateur , Acteur , Producteur plus
    Nationalité
    Français
    Naissance 8 décembre 1861 (Paris)
    Décès 21 janvier 1938 à l'age de 76 ans (Orly)

    Biographie

    Le nom de Georges Méliès est si connu qu’il semble emprunt d’une sorte de permanence. Pour beaucoup de cinéphiles, il est le complément de Louis Lumière et se confond avec l’invention du cinéma. L’homme est né dans le troisième arrondissement de Paris de parents fabricants de chaussures de luxe. Après des études au Lycée impérial de Vanves où il fait la connaissance de l’auteur dramatique Maurice Donnay, il part faire son service militaire à Blois. Certains racontent que c’est à ce moment là qu’il croise la route du magicien Robert Houdin. Leur rencontre est déterminante. D’abord attiré par la peinture, le jeune Méliès commence pourtant à travailler comme mécanicien dans l’entreprise de son père. Ces premiers pas dans cet univers vont avoir une implication considérable pour ses choix futurs.

    Envoyé à Londres pour perfectionner son anglais, il est vendeur dans un rayon de fournitures pour corsets. Il profite de ce séjour pour apprendre la prestidigitation à l’Egyptian Hall. Le célèbre illusionniste David Devant se charge de l’initier à l’art en échange de son aide à la confection de décors. De retour à Paris, Méliès n’a qu’un rêve : monter des spectacles de magie. Il devient tour à tour magicien au cabinet fantastique du musée Grévin puis journaliste caricaturiste sous le nom de Geo Smile au sein du journal satirique La Griffe, dont son cousin Adolphe Méliès est rédacteur en chef. Se séparant de ses parts dans l’entreprise familiale, il rachète en 1888 le théâtre parisien de magie à la veuve de Robert Houdin, dont il récupère une dizaine d’automates élaborés par le maître. Bientôt directeur, il réalise des spectacles de prestidigitation qu’il présente en personne. Toute la magie dont il fait preuve dans ses films est déjà omniprésente dans ses créations. On y sent son enthousiasme pour la recherche technologique et le spectacle.

    Le 28 décembre 1895, il assiste dans le sous-sol du Grand Café boulevard des Capucines à la première projection publique de cinématographe d’Auguste et Louis Lumière. L’expérience est décisive. Comprenant immédiatement le potentiel infini du cinéma, il fait aussitôt une offre d’achat aux deux hommes. Son père l’en dissuade, invoquant les risques financiers auxquels le jeune homme s’expose. Finalement écarté par les deux frères, Méliès achète le procédé de l’isolatographe aux Frères Isola ainsi que le projecteur Theatograph développé par l’anglais William Paul. Il fonde ainsi dès 1896 sa propre société de production : Star Film. L’année suivante, il installe son studio de cinéma dans sa propriété de Montreuil. Il s’agit du premier studio de cinéma français. Du printemps 1896 à l’hiver 1912-1913, celui-ci va produire et réaliser environ 520 films. Un chiffre qui comprend une quinzaine de bandes publicitaires qu'il tourne autour de 1900, notamment pour un fabricant de peignes, la moutarde Bornibus ou encore l’apéritif Picon.

    Il diffuse le 5 avril de la même année des prises de vue de villes et de champs. Pour ce faire, il utilise le Kinetograph (nom de la caméra d’Edison), une caméra qu’il a lui-même conçue en s’inspirant de modèles précédemment acquis. Rapidement, Méliès prend conscience qu’il est possible de créer bien plus qu’un simple effet de réalité à l’aide du cinéma. Il vient alors sans le savoir de théoriser les prémisses de la fiction cinématographique. Si les Frères Lumière sont les inventeurs du documentaire, Méliès est quant à lui l’initiateur d'un imaginaire filmique sans bornes. Il y a donc un avant et un après Méliès. Par la suite, l’évolution du cinéma n’est en définitive qu’une histoire de technique et de style. Tous les ingrédients nécessaires au cinéma moderne sont là.

    Parmi ses premières réalisations en 1896, on retient Escamotage d'une dame chez Robert-Houdin et surtout Défense d'afficher. Le premier est le numéro filmé, avec Georges Méliès dans le rôle principal, d’un prestidigitateur. L’œuvre est en quelque sorte la métaphore du processus de création cinématographique. Par un jeu de montage, le cinéaste fait disparaître une femme et la remplace par un squelette. La magie du cinéma est en route. Le deuxième, Défense d'afficher, met en scène l’une des premières comédies de toute l’histoire du cinéma, avec une acuité digne d’un Charles Chaplin ou d’un Buster Keaton. Face à l'engouement suscité, le réalisateur choisit ensuite d’exécuter une série de films sur le principe de la substitution. Il s’attache alors à peaufiner des décors qu’il conçoit lui-même et à multiplier les sujets traités. Fantastique (Le Cauchemar), Science-fiction (Hydrothérapie fantastique), Aventure (Tartarin de Tarascon), Comédie (Guillaume Tell et le clown), Horreur (Le Manoir du diable), Guerre (Guerre de Cuba et l'explosion du Maine à La Havane), Documentaire (L' Affaire Dreyfus), Péplum (Cléopâtre), Méliès explore à peu près tous les registres possibles.

    En 1897, il élabore de nouveaux effets et trucages comme la décapitation (L' homme aux quatre têtes embarrassantes), le dédoublement du personnage (Nain et Géant) ou encore l’ubiquité. Il introduit ainsi au cinéma les effets de la machinerie, de l’optique et de la mécanique, ce qui lui permet de créer les sensations les plus improbables. 1899 est l’année de L' Affaire Dreyfus, qu’il reprend et met en scène. La même année, il réalise Cendrillon, pour lequel il fait appel à 35 figurants. A l’aube du vingtième siècle, la Star Film comprend déjà 34 films à son catalogue, auxquels s’ajoutent 29 de plus en 1901. Le cinéaste livre trois de ses plus grands succès en 1902. Il s’agit de L' Homme à la tete en caoutchouc, Le Mélomane et le célèbre parangon de l’illusion Le Voyage dans la Lune.

    Poursuivant sur le terrain de l’anticipation, il dévoile ensuite Le Voyage à travers l'impossible et Deux cent mille lieues sous les mers, tous deux inspirés de Jules Verne. Quant à Barbe-Bleue, le film est cette année là l’occasion pour lui de s’essayer au conte. Dans sa magnifique adaptation, l’influence du peintre et illustrateur Gustave Doré est évidente. Tout comme avec Cendrillon, Méliès apprécie mêler la simplicité des contes de Charles Perrault avec la sophistication propre au peintre-sculpteur. De ces nombreuses incursions dans la littérature, on retient également Le Voyage de Gulliver, d’après l’œuvre de Jonathan Swift.

    A l’horizon 1903, Star Film est représentée à Berlin, Barcelone, Londres et New York. Mais cette bonne fortune ne dure pas. La multiplication des grosses entreprises de production cinématographique (notamment des géants Léon Gaumont et Charles Pathé) est très rapide. Quant au public, il ne cesse d’augmenter. De nouveaux défis remettent en question l’indépendance et la pérennité de l’entreprise Méliès. Le rythme de production périclite : après deux films en 1911 et 4 en 1912, Georges Méliès est contraint d’abandonner sa carrière cinématographique. Au sein de ces derniers films, on compte son film d’aventure À la Conquête du Pôle, l’une de ses œuvres les plus ambitieuses, mais aussi Cendrillon ou La Pantoufle Merveilleuse et Le Voyage de la famille Bourrichon.

    L’ex-cinéaste continue toutefois d’utiliser son ancien studio pour y mettre en scène des pièces de théâtre jusqu’en 1923. Date à laquelle, poursuivi par un créancier, il se voit dans l’obligation de céder sa propriété à Pathé. Nombre de ses œuvres sont alors détruites ou vendues au poids. En 1925, il croise à nouveau le chemin de Jeanne d'Alcy, une de ses actrices fétiches. Celle-ci tient une boutique de sucreries à la gare Montparnasse. Méliès l’épouse puis s’installe avec elle dans la boutique. Quelques années plus tard, le vendeur de bonbons est redécouvert par les surréalistes (parmi lesquels André Breton et Luis Buñuel) qui lui permettent de décrocher la légion d’honneur en 1931. Ultime adoubement avant la mort du maître, le créateur de la Cinémathèque française Henri Langlois réussit à sauver une partie des films du réalisateur en vue de leur restauration en 1938. L’artiste décède à Orly quelques jours plus tard.

    Auteur : Alexandre Jourdain

    Ses premiers pas à l'écran

    Un petit diable
    Un petit diable
    Date de sortie inconnue
    Une partie de cartes
    Une partie de cartes
    Date de sortie inconnue
    Escamotage d'une dame chez Robert-Houdin
    Escamotage d'une dame chez Robert-Houdin
    Date de sortie inconnue

    Sa carrière en chiffres

    188
    Années de carrière
    0
    Récompense
    117
    Films
    0
    Série
    3
    Nominations
    0
    Entrée ciné

    Genres de prédilection

    Fantastique : 58 %
    Comédie : 16 %
    Science Fiction : 13 %
    Aventure : 13 %

    Ses stats sur AlloCiné

    1
    Vidéo
    24
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    8
    News

    A tourné le plus avec

    Jeanne d'Alcy
    Jeanne d'Alcy
    6 films
    Cléopâtre, Le Manoir du diable, Le Tunnel sous La Manche ou Le cauchemar franco-anglais (1907), Le Voyage dans la Lune (1902), Barbe-Bleue (1901), Nouvelles Luttes extravagantes (1900)
    Bleuette Bernon
    Bleuette Bernon
    2 films
    Le Voyage dans la Lune (1902), Barbe-Bleue (1901)
    Louis Lumière
    Louis Lumière
    1 film
    Les Pionniers du cinéma (2015)
    Incunables : disques, bandes, films du pré-cinéma et des débuts du cinématographe (1833)
    Winsor McCay
    1 film
    Les Pionniers du cinéma (2015)
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    Escamotage d'une dame chez Robert-Houdin (1896)
    Le Tunnel sous La Manche ou Le cauchemar franco-anglais (1907)
    Le Voyage dans la Lune (1902)
    Le Voyage dans la Lune (1902)
    Brunnet
    1 film
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