mathieu leblanc ses critiques films

Un film d'agents secrets qui commence par un vénéneux dîner entre amis du service? Où l'autopsie du couple, de la confiance et du mensonge se font miroir du métier?... À moins que ce ne soit l'inverse. L'Anatomie d'une chute de l'espionnage. Une petite bombe à fragmentations.

Que faire de la beauté? Question à l'apparence esthétique que Sorrentino l'esthète transforme à nouveau en réflexion existentielle. La vie partageant avec la beauté d'être cette chose fuyante qui nous appartient si peu même quand elle est à nous... Si Duras filmait comme elle a écrit, pas impossible qu'elle aurait pondu ce chef d'oeuvre-là.

Ils sont rares ces cinéastes qui parviennent, tout en retenue, à faire sourdre l'amour sous toutes ses formes - timide, suave, maladroit, boiteux, brisé, tendre, pur... des regards, visages et gestes de chacun de ses comédiens. À chaque instant. Antoine Chevrollier est un chasseur d'âmes.

Alors oui, le Roi Lion est un joyau. Pur. Intemporel... Mais pas impossible que ce Mufasa-là soit son Empire Contre-Attaque.

S'il est louable de vouloir conter les aventures de la seule reine du Rohan - grande oubliée des chants de la Terre du Milieu, - et d'ainsi régénérer un univers aux héros essentiellement masculins... L'histoire est bien trop simpliste et bien pensante pour justifier cette énième extension de l'oeuvre des Anneaux.

Un sublime western tout en pudeur et rugosité. Jonché d'épreuves si palpables qu'on a le sentiment d'être pionnier parmi les pionniers. Tour de force d'Altman que d'hypnotiser nos yeux au point que nos pieds, nos mains, notre échine... ressentent la boue, la torpeur, le froid. À n'en point douter Kelly Reichardt et son First Cow ont puisé à la source de cette balade dans la solitude enneigée des hommes. Où le plus dur ce n'est pas le ...
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Une animation si féconde qu'avec de simples à plats de couleur elle invente un langage. Liberté et fantaisie du récit qui sont celles de l'enfance. Un peu comme si Matisse avait peint L'Argent de poche avec les pinceaux de Moonrise Kingdom. Et cette émotion qui vous étreint comme un souvenir. Une merveille.

C'est pas parce qu'il y a 300 millions de budget et un 4ème mur que ça accouche pas d'un nanar porté par le catalogue de guests de la Japan Expo de Melun. Pray Marvel Jesus pour que le film de super-héros tombe enfin dans la même ère cinématographique que le péplum ou le western américain...

Alors oui. À plusieurs reprises Horizon semble sur le point de s'affaisser sous le poids de sa propre ambition. À coup d'ellipses brutales, d'intrigues survolées sans être pour autant être supprimées, d'autres qu'on découvre en cours de route comme si on avait le malheur de s'être assoupi alors que non promis... Autant de marques laissant deviner un montage sabrant à contre-coeur un récit monstre... Pourtant. Non seulement Costner ...
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Hystérique. Hideux. Grotesque. Le genre de film qui vous fait dire que si un jour Chat-GPT remplace scénaristes, réals et acteurs... et ben c'est peut-être pas si grave.

Alors certes il y a cette idée en germe, passionnante sur le papier, de ces pirates du bitume qui échappent à son leader fondateur - obligé de devenir un monstre malgré lui pour tenir ses ruffians rebelles en place... Mais le résultat s'avère aussi linéaire, convenu et caricatural qu'ennuyeux. Qu'est-il arrivé à Jeff Nichols?

Quasi tout dans ce film est à l'image de son titre - coeur et élégance. Vous arrache rires et larmes avec un naturel déconcertant. Tout simplement une des meilleures comédies populaires de ces dernières années.

Été. Vacances. Bordure d'autoroute. Lors d'un arrêt à une station essence, une jeune femme disparaît. Trois ans plus tard, son compagnon, alors même qu'il a trouvé un autre amour... continue de la chercher. À coups d'avis de recherche et de plaidoyers télévisés. Compagne en sidekick d'enquête amateure. Obsession telle qu'elle en vient à provoquer une forme - d'admiration? intérêt? désir? - chez le ravisseur de la victime... qui ...
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Ils sont rares ces films où les personnages ressemblent plus à des amis qu'à des êtres de fiction. C'est la prouesse de ce film délicat. Où chaque nouvelle scène est une bonne nouvelle. Parce que la promesse de retrouver ces gens qu'on a l'impression de connaître intimement alors qu'on les a rencontrés il y a quatre minutes. Sourire ému que l'on ne peut retenir... Et coeur qui crève quand on les voit partir. On les aime. Avec leurs ...
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Même si le vague-à-l'âme finit par vagabonder vers le.s vague.s, il y a une fantaisie irrésistible dans cette déclaration d'amour tout en rirelarmes.miroirs.et.reflets d'un cinéaste à une actrice. fille.femme. ... Et puis Nicole Garcia y joue super bien Nicole Garcia.

Alors oui c'est écrit comme ça filme. Kung-fu. Dans tous les sens. Pure tradition feuilleton. Où on hésite pas à vous tirer du chapeau un 17ème antagoniste qu'à rien à voir avec le schmilblick au 2/3 du film. Mais le bonheur de spectateur est à hauteur de récit : enfantin. Parce que ça se permet un Jet Li il qui vous snipe un type d'une balle en plomb et pleine tête - sans poudre ni flingue... d'une simple pichenette de ses doigts. ...
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Primal. Dément. Génial. Une idée de cinéma à la minute. Ça a beau être le cinquième qu'on voit... On a jamais vu ça.

QU-ELLE HORR-EUR. À vous faire passer L'Exorciste pour du Oui-Oui. Si l'enfer ressemble à quelque chose, ça doit être à ça. Un récit noir comme le sang. D'une cruauté à l'inventivité folle. Si son nihilisme est autant son arme que sa limite, ce cauchemar sans fin vous fait subir le pire et le meilleur de ce que l'on est en droit d'attendre d'un film de ce genre... Il vous possède.

Ça démarre par cette image envoûtante de communion : une plante accouche d'un animal qui vient se nourrir au sein d'une femme. Mais ce paradis qui se nomme Gandahar est rapidement menacé par un mystérieux envahisseur qui pétrifie puis dérobe ses statues habitants. Le triumvirat de femmes qui règne sur l'Eden dépêche alors un éclaireur. Sylvain. Missionné pour découvrir l'ennemi invisible qui veut leur perte. Une odyssée qui ...
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C'est l'histoire d'un voyageur au pays de la terre promise. Celle de Gabriel, Nigérian ayant fui son pays en guerre, en plein San Francisco soixante-huitard. Et tandis que l'Amérique bouillonne - leaders noirs qu'on assassine ; émeutes qui explosent ; villes qui s'embrasent - lui, le Bushman traversé de souvenirs d'Afrique, pérégrine, chaussures sur la tête. Qu'il est merveilleux ce film où les effets de réel - déambulations ...
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Zendaya, Jules et Jim jouent à la baballe. Un film où les mots ping pong et les corps tennis - oui, comme une bip mais avec un t à la place du p. Tellement électrisant que quand notre trio punchline on trépigne qu'il bascule au punchball et vice versa. Tournis tout en ambivalences. Où l'amour jalousie jeu combat amitié compet... contient avec brio son contraire. Non pas en négatif. Mais en carburant. Car tout brûle ici. Tout pulse. Tout ...
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Parce que Sean en tonsure bure jésus a encore plus la classe qu'en smoking vodka martini. Parce que la seule chose plus classe que lui c'est le polar. Brillant avec des ingrédients aussi humbles que du jus de citron, des traces dans la neige et de l'encre sur les doigts - élégance pure. Parce que peut être le meilleur mobile de tous les temps. Parce que les tronches de choux fleurs et les yeux de pigeon. La photo de brume de Delli Colli où ...
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Un couple d'Espagnols s'apprête à s'installer aux US of A après avoir gagné leur green card à la loterie. Sauf que lui s'avère en réalité Vénézuélien... et qu'on est sous l'ère du Trump et de son mur avec le Mexique. Alors à la douane, au moment du contrôle des passeports, la lumière verte vire rouge. Puis faut suivre le monsieur armé en sous-sol. Pour un deuxième interrogatoire plus... poussé. Insidieux. Malaisant. À vous ...
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Une écriture minimaliste qui se fait insidieuse. Nous entraînant plan à plan - de glissement en glissement - vers cette noyade qu'est la relation toxique au travail. Où un mot, un regard, un mail a le tranchant d'un seppuku. Chronique d'un renoncement qui a l'intelligence de nous faire autant témoin que complice... Et puis y a pas que dans Succession que Matthew Macfayden est génial.

Y a cette anecdote sur David Lynch qui parlant avec un journaliste de l'un de ses films, hausse les épaules quand ce dernier lui en dit du bien - lâchant : "Oui, mais si vous aviez vu le film que j'avais dans la tête." Et ben M. Lynch, j'aurais beaucoup aimé voir le Mulholland Drive que vous aviez dans la tête. Parce que je viens de le revoir... et ce labyrinthe, j'ai pas fini de le - et il a pas fini de me - hanter.

Ou comment un homme ombre, pour sauver l'être qu'il aime, doit revenir à la lumière... Là où meurent les ombres. Un Delon minéral. Un fatum melvillien implacable. Et le meilleur canari dans un second rôle des années 60.

Une photo comme des tableaux. Du venin. Des anglais. (Pléonasme). 35 ans avant La Favorite, Peter Greenaway signe l'un des meilleurs films d'emprise de tous les temps. Qui gravite tout là haut aux côtés de The Servant, Mademoiselle ou Harry un ami qui vous veut du bien.

Un western de 1961 situé au Mexique? Au début du vingtième siècle - avec des voitures et tout? Où le seul duel qui se joue a lieu entre un bandit anticlérical - tellement tout en cuir noir qu'on dirait du Mad Max 2 - ayant fait main basse sur la ville... et un prêtre de 50 piges bur(i)né comme un Eastwood venu redonner foi et courage à une congrégation gouvernée par la peur? Et ben ouais, putain ça marche. Une pépite.

Stallone c'est ce précieux paradoxe. Nom qui évoque immédiatement le pire musculeux huilé du Reaganism triomphant... Alors qu'à la base c'est un poète caché sous une gueule de brute. À qui paralysie faciale, yeux de cocker et ogre de père avaient broyé tout espoir d'être autre chose qu'un figurant de l'existence. Et qui a transformé sa boue en or. Donnant naissance à l'une des - peut-être la - plus belle saga de tous les temps. ...
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Qui a peur de Virginia Woolf - ou la chanson des amours qui n'ont pas le droit d'exister. Brillant. Hystérique. Méchant. Des mots qui vous boxent plus intensément qu'un Sorkin sous speed. Et des gens qui ont tellement peur de ne plus savoir comment s'aimer qu'ils préfèrent la haine au rien. Parce que le rien c'est l'inexistence qui contamine tout. Aussi fascinant qu'éreintant.

Quel putaind' film. Le quatrième de son auteur. Et on aimerait que ça soit le dixième. Pour pouvoir se bâfrer du Stéphanedemoustier-verse. Un monde où tout n'est qu'intelligence. De l'écriture. Du jeu. Du découpage. Du montage... Déjà que son dernier, La Fille au Bracelet c'était très très bien. Mais là... Une leçon.

Pas seulement le plus beau film de Guillermo del Toro. Ou le plus beau Pinocchio. Ou le meilleur rôle d'Ewan Mcgregor. Ou les premières minutes les plus écrase-coeur de l'animation - à faire passer celles de Là-Haut pour une synthèse parlementaire. Ou l'un des plus grands films sur l'enfance dans la guerre - atteignant les sommets de Jeux Interdits, du Tambour ou d'Au revoir les enfants. Un pur chef d'oeuvre, tout simplement.

Ça commence tout en nervosité jazzy, façon Ascenseur pour l'échafaud - avec de l'argent volé par un employé de banque qui brûle les doigts. Puis le rire surgit au coeur de la tension, sans crier gare - comme chez Moll ou Nicloux. Suivi par l'indolence badine d'amours symétriques - toutes rohmeriennes. Et ça finit en ode à la liberté dans des paysages de western argentin. Sans que pendant 3 heures l'ennui pointe jamais. Allez plaquer ...
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Ça déborde d'une cruauté qui côtoie le sadisme. Ça brasse au shaker une variété d'ingrédients - ouvrier sourd muet prêt à se faire enlever un rein au noir pour sauver sa soeur mourante ; famille de trafiquants d'organes à la mère héroïnomane et aux fils nécrophiles ; ancien électricien devenu millionnaire qui bascule en tortionnaire à 10 000 volts par vengeance... que sur le papier on aurait peur de conjuguer au singulier. Et ...
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La Taïga - là où la Russie embrasse l'Asie. Un géomètre de l'armée rouge - venu en délimiter les confins. Un chasseur de la tribu Golde - qui a fait de la forêt son foyer pour rester proche de sa femme et son fils qui y ont péri. Leur rencontre - quand le second s'improvise guide du premier. Puis leur amitié sur une décennie. C'est beau comme une histoire d'amour. Puissant comme du Michel Strogoff perdu en plein blizzard... Et vous ...
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Avant première UGC DANTON : Glaçant. Choquant. Scotchant. C'est bien simple : dans le genre, depuis Salvador, on avait pas fait mieux. Une claque.