Bâbâdjoun, mon cher papa, à quoi ressemble l’Iran
maintenant ? Et si j’y allais ? La grande Histoire a
redistribué les cartes de notre histoire personnelle,
créant des nœuds et des lacunes. Aller en Iran
serait un retour vers toi, tant absent de ma vie.
Mais suis-je capable de me rendre dans ce pays
que tu as quitté ? Dans la mémoire de mon cœur,
résonnent les vers d’un poème persan que tu m’as
enseigné : “Rien ne reste, tout passe, tout change,
alors vis dans la joie”. Bâbâdjoun, saurons-nous
rattraper le temps perdu avant de disparaître ?