"Ce film est le portrait d’un homme qui n’a pas eu de chance dans la vie. Un homme qui n’a jamais eu d’étoile, bonne ou mauvaise. Cet homme c’était mon père. Ce qui m’a intéressé, ce qui a motivé mon envie de parler de lui, c’est, paradoxalement, parce que je ne l’ai pour ainsi dire pas connu. Parce que je sais peu de choses de l’homme adulte qu’il a été. Et aussi parce que ses proches, sa famille, ses amis ne connaissaient de lui que ce qu’il en laissait paraître. Quand il est mort une après-midi d’août 1975, il avait trente-sept ans et il commençait à aller mieux. À reprendre goût à la vie. Cet été-là nous devions le passer ensemble. Nous devions apprendre à nous connaître. Mais le hasard, la fatalité ou la providence en a décidé autrement. Il pêchait au bord d’un étang. Sa ligne a heurté une ligne à haute tension. Il s’appelait Michel. Ce film est son tombeau poétique." (François Zabaleta)