Sorriso est né en 1946 à Rio de Janeiro. Afro-brésilien issu des quartiers populaires il est le premier noir à intégrer les Beaux-Arts de Rio en 1967 en pleine dictature militaire. Au début, il ne réalise pas la différence de peau entre ses camarades et lui, mais la différence de classe lui saute aux yeux. Ce n’est qu’après quelques temps à fréquenter les cours qu’il comprend qu’il est, comme il le dit lui-même dans ces entretiens "l’unique Noir des Beaux-Arts à suivre les cours (…) les autres noirs, sont des Noirs de Service." Il y découvre l’insouciance de la vie étudiante, les escapades nocturnes sans crainte de la police parce qu’il était "protégé" par son groupe d’amis blancs et par leur condition sociale. Il réalise alors encore plus ce que veut dire la différence de classe et de couleur de peau. Son pays est un pays sous dictature militaire pourtant il ne milite pas contre ce régime. Sa priorité est la question noire : "la dictature pour nous c’était un état de chose qui pouvait être résolu avec un changement, avec le vote comme on le fait partout (…) l’urgence c’était la question noire."