Pendant le régime des Khmers Rouges, on a dit du Cambodge qu’il était comme plongé dans le noir. Une nuit épaisse, qui efface tout : les visages, les gestes, les images. Seule la lueur de la lune, comme dans les anciens contes Khmers, permettait d’éclairer les visages et de compter le temps qui passe. Aux jours sombres succède la quinzaine des nuits claires.
Quarante ans après la chute de Phnom Penh, le 17 avril 1975, Séra Ing travaille sur la sculpture qui va devenir le premier mémorial du génocide. Le projet rencontre des difficultés à exister et cristallise les paradoxes d’une société en pleine mutation. Est-il temps de se souvenir ?