Toutes sortes de mythes gravitent autour du nom de Charlotte Rampling. Briseuse de tabous pour les uns, icône pour les autres, star internationale incontestée, on la retrouve toujours, plus résolue que jamais, dans des territoires inconnus en plein bouleversement et renouveau. Elle a été la Chelsea Girl du Swinging London des années 60. En Italie, où Luchino Visconti l’a faite venir pour "Les Damnés", elle déclenche la polémique dans le monde entier en jouant dans le film de Liliana Cavani "Portier de Nuit". C‘est elle qui inspire Helmut Newton pour ses premières photos de femmes nues. Elle est pour Woody Allen l’incarnation de la femme parfaite à New York, et joue aux côtés de Paul Newman à Hollywood. Mais elle aime aussi participer aux films d’auteur comme Nagisa Oshima, François Ozon, Jonathan Nossiter...
Même si on a toujours voulu se servir de Charlotte Rampling au cinéma comme surface de projection, lui faire jouer le rôle de "l’objet du désir", elle a toujours réussi à s’y soustraire, et ce, en partie, grâce à son si célèbre regard. Dans "The Look", c’est de ce regard -regard qu’elle a, regard qu’elle pose sur les êtres et les choses- qu’il s’agit. Elle est le sujet du film, elle en est le centre, le cœur. Ce que l’on apprend d’elle est de l’ordre de l’intime, car, comme elle le dit elle-même, seul le monde intérieur offre la possibilité de montrer une vraie image de soi.