C'est en sillonnant le majestueux fleuve Congo pendant une dizaine d'années, les mains sur les cordages et dans le cambouis qu'il a composé ses premières chansons, en grattant sa guitare, le regard perdu dans un décor fluvial fascinant.
Orphelin très jeune, emprisonné, excommunié par les pères belges car ses textes perturbaient la jeunesse puis boxeur professionnel, tous ces ingrédients forment la trame d'une vie hors du commun, celle d'Antoine Kolosoy, dit "Wendo".
Son heure de gloire arriva en 1948 avec la sortie de son premier tube panafricain. Il est alors devenu la première superstar de la musique congolaise, et il l'est resté pendant toutes les années 60, cette époque de l'indépendance où toutes les folies et tous les rêves étaient possibles.
Il est aujourd'hui, comme s'expriment ses compatriotes, "un monument" de l'histoire de la République Démocratique du Congo. Il est le grand-père fondateur de la rumba congolaise, cette musique exportée à Cuba par la traite négrière.
C'est un miséreux, un mendiant que le Président Laurent Désiré Kabila retrouva après avoir chassé du pouvoir le dictateur Mobutu en 1997. Aujourd'hui, à 80 ans, "le monument" est toujours vivant...
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