Dans l’Ouest de la Géorgie, les vivants ne se séparent pas de leurs morts. Ils leur parlent, leur demandent conseil, les protègent et espèrent être protégés par eux. Ici la mort n’est pas un tabou. Chacun sait qu’après sa mort, les vivants continueront à s’occuper de lui. Tsotné, revêtu de son plus beau costume est enfin prêt “à recevoir”. Ses proches sont là, pour le soigner et préparer la cérémonie, pour qu’il ait “la réception qu’il mérite.” On ne le quitte plus, on partage les jours et les veillées de la veuve, de la sœur et des filles de Tsotné, leurs concours de pleurs, les condoléances et les repas qui n’en finissent plus… Aucun détail du rituel et de la mise en scène du départ du mort n’échappe à l’œil amusé et fasciné de la cinéaste qui compose à mesure une œuvre drôle et émouvante.