Après deux réalisations dans les années 80, Ron Fricke revient sur le devant de la scène avec un projet assez particulier mais très réussie, celui de faire un film sans dialogue, mais en musique et de faire par la même occasion une réflexion sur l’histoire du monde, le tout grâce à un diaporama d’images, de sons et de musiques magnifiques, pour ne pas dire grandioses. Baraka (1992) c’est un voyage aux quatre coins du monde, dans des contrées les plus reculées aux grandes métropoles. Du désert aux avenues grouillant de véhicules, de la forêt Amazonienne aux pyramides, de Katmandou aux Galápagos, de la Havane à la « Grosse Pomme », c’est un voyage mémorable, sublime et intense qui se dévoile sous nos yeux durant près d’une heure trente. Tous les continents sont passées au crible, un tour du monde sur terre et dans les airs, que ce soit en Afrique (l’Égypte, le Kenya, la Tanzanie, …) ou en Amérique (le Chili, le Brésil, Cuba, les Etats-Unis), en Asie (le Népal, l’Inde, la Chine, …) ou en Australie, … .
Pour un public non avertis et peu amateurs de voyage sensoriel, Baraka pourrait très bien avoir l’effet d’un somnifère. Mais très sincèrement, ici ce n’est pas le cas, car on entre dans le vif du sujet et on comprend tout de suite que les paroles n’auront aucune utilité dans ce type de film. Une œuvre qui ne nous épargnera rien, que ce soit des paysages à pertes de vues, des rites religieux ou spirituels ou des séquences parfois dures car elle reflète ce qu’est devenue notre planète à l’heure actuelle (la misère, la pauvreté, la guerre, …), une réalisation intéressante et passionnante qui mériterait d’être plus reconnues. On attend de pied ferme le prochain long-métrage de Ron Fricke : Samsara, actuellement en pré-production. Certain annonce déjà qu’il s’agirait d’une suite, quoi qu’il en soit, on est impatient de voir ce qu’il en sera !