Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Nicothrash
372 abonnés
3 033 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 10 octobre 2012
Dernier volet de "La Glaciation Emotionnelle", c'est pour moi le moins abouti et le moins bien construit, bien sûr le message passe toujours ainsi que la dénonciation habituelle chez Haneke mais cette fois les scènes semblent vraiment décousues et beaucoup apparaissent inutiles, à tel point que ça devient vite ennuyeux, d'autant qu'une fois de plus le rythme est très lent. Reste que le quotidien déprimant en général est bien relaté et mis en image jusqu'à n final glaçant dû à une accumulation de frustrations mais était-il nécessaire d'abuser de scénettes futiles simplement pour démontrer que le hasard entremêlé au destin fait parfois bien mal les choses ? Malgré ma déception sur cet opus final, je le conseille tout de même au moins une fois car le cinéma de Haneke est toujours enrichissant même quand il apparaît en dessous de son niveau.
Je découvre enfin la filmographie de Michael Haneke avec ce film pour le moins déroutant, très froid et implacable. La mise en scène du cinéaste autrichien est très bonne, certains plans sont magnifiques, c’est très bien filmé, le seul point visuel qui m'a un peu gêné c'est l'austérité de la photographie même si cela colle avec l'ambiance qu'a voulu instaurer le réalisateur. La construction chronologique est intéressante mais je trouve que le procédé peine à se renouveler sur la durée mais globalement j'ai trouvé l'ensemble plutôt cohérent. Comme le titre l'indique, le film est composé de séquences n'ayant pas forcément de liens directs entre elles et sont basées sur le hasard qui reliera ces histoires par la suite. Les passages concernant l'actualité m'ont quand même semblé de trop ou du moins je n'ai pas su saisir la pertinence de la présence de ces séquences. Ce qui m'embête avec ce film c'est qu'il est très hermétique, je ne suis jamais rentré réellement dedans même si les qualités sont là. Les 10 dernières minutes sont intenses et prenantes, avec un travelling en plongée très réussi également. Haneke parle du hasard mais expose également quelque chose de sombre, comme une âme humaine ne perdition caractérisée par le jeune assassin qui est en contradiction avec la notion de hasard et plutôt en lien avec le déterminisme qui a construit son acte destructeur. Le film est assez intelligent, techniquement à la hauteur mais l'ensemble ne m'a pas passionné, ne m'a pas parlé et la première heure m'a semblé un peu longuette. L'ensemble demeure tout de même très correct, c'est un film à voir mais qui en laissera plus d'un sur le carreau.
Après le matérialisme et les média, voici le manque de communication; autre problème d'aujourd'hui. Haneke termine sa trilogie sur la "glaciation émotionnelle" en sortant du cadre familial. C'est également le triste bilan de la société.
Bon. J'ai peut-être mal compris les intentions du réalisateur pour ce film atypique, construit - comme son nom l'indique - sous la forme de fragments n'ayant a priori aucun rapport...Ce qui m'a dérangé, c'est le caractère décousu de l'ensemble. Car si les cinq dernières minutes sont prenantes, le reste du film laisse à désirer. On y dresse plusieurs portraits, notamment celui d'un enfant vagabondant dans les rues de Vienne, ou encore celui d'un couple ayant adopté une jeune fille. Mais où diable Haneke veut-il en venir ? Nulle part ( peut-être, mais cette critique me semble un brin hâtive et facile...) ? J'admire énormément le rigueur formelle des films du réalisateur autrichien, mais j'avoue ne pas avoir été charmé par ces 71 Fragments qui, à l'instar d'un puzzle, s'enchevêtrent pour former un tout. Etrange mais à moitié réussi, 71 Fragments d'une Chronologie de Hasard boucle la trilogie glacialement émotionnelle de Haneke. Un film qui mérite le détour, mais relativement hermétique. On reste sur sa faim...
Dans son dernier opus de sa trilogie, Haneke continue sa réflexion sur le pouvoir de l'image et la société de consommation. A travers un fait divers réel - le meurtre de trois personnes par un jeune adulte sans aucun motif apparent -, il établit un constat d'une déshumanisation, d'une dématérialisation et d'un individualisme croissants dans notre société. Pourtant, à aucun moment, Haneke cherche à moraliser ni à provoquer la prise de parti et l'empathie du spectateur en cachant la violence, les visages ahuris des victimes. La construction du film est à l'image de la pensée qu’il transmet – une pensée commune au ‘Elephant’ de Gus Van Sant. On n’y comprend pas grand-chose, et c’est bien le but. La chronologie est respectée mais elle n’a aucune influence sur le déroulement de l’intrigue, les différents fragments sont parsemés ça et là, interrompus brusquement par des coupures d’info de JT. ’71 fragments d’une chronologie du hasard’ est une comparaison avec le système actuel que Haneke veut dénoncer, tous deux moteurs de tragédie. Par cette incompréhension du spectateur, ses tentatives vaines à trouver un motif, une suite possible à l’intrigue, Haneke montre que la folie du geste meurtrier du jeune Maximilien fait suite à plusieurs échecs (définition même de la tragédie) – sans montrer pour autant une raison tangible à cet acte. Cette idée est montrée de manière imagée et assez explicite, d’une part par le jeu de la reconstitution d’une croix en papier qu’aucune personne ne réussit dans le temps imparti, et d’autre part par le combat vain de Maximilien contre les différentes machines auxquelles il est confronté (lanceur de balles de ping-pong, distributeur de billets, télévision lors de la rediffusion de son match). Comme dans ses précédents films, Haneke montre ce rétrécissement progressif des rapports humains, au profit d’une croissance des rapports homme-machine qui ont, eux, un pouvoir destructeur (Maximilien se fait engueuler par son entraîneur au moment de la rediffusion de son match, la panne du DAB provoque le massacre final et le suicide). Pourtant, comme Evi et le frère d’Anna dans le ‘Septième Continent’, Maximilien est le seul à montrer un sursaut d’humanité durant le film (lorsqu’il envoie valser la table brusquement au milieu de ses amis). Le réalisateur nous décrira par ailleurs l’incapacité des médias à faire comprendre le geste du tueur, se contentant de résumer les faits au milieu de beaucoup d’autres. Un flux d’informations qui n’a d’ailleurs plus aucune influence sur le spectateur. Tout dans cette analyse est très soigné et millimétré, on regrettera cependant ce procédé d’insistance par les interminables plans-séquences poussé ici à outrance. ’71 fragments d’une chronologie du hasard’ reste tout de même, sans aucun doute, un film à voir.
Complexe, riche, abouti, 71 FRAGMENTS D’UNE CHRONOLOGIE DU HASARD est un film constitué de 71 séquences, un puzzle constitué de 71 fragments, dispersés mais intimement liés en destins croisés par un auteur qui se fait observateur de la condition humaine, des rapports des hommes entre eux, de leur enfermement, de leur manque de communication, captant le moindre geste, la moindre émotion, que délivrent des interprètes au jeu saisissant de naturalisme, dans une mise en scène "sur le vif", volontairement théâtrale et au réalisme puissant. Michael Haneke connaît son spectateur, et le manipule de bout en bout, gage d'une maîtrise exceptionnelle de son sujet comme de sa forme. Entre fragments fulgurants ou au contraire, étirés sur la longueur, qu'il découpe avec clarté, précision et efficacité, Haneke fait preuve d'une rigueur et d'une audace qui lui sont propres, et achève ainsi sa trilogie de la glaciation émotionnelle avec un ultime choc, un chef d'œuvre, une balle en plein cœur.
J'ai eu un rapport particulier avec ce film. Je me baladais dans un célèbre magasin de dvd dont je ne citerai pas le nom, et appréciant et ayant envie de découvrir plus amplement l'univers de Haneke je tombe par hasard sur 71 fragments d'une chronologie du hasard (ça ne s'invente pas). J'aurais pu prendre n'importe quoi d'autre mais ce titre m'intriguait trop. Sur ce, je lis le synopsis qui paraît classique, mais le film lui ne l'ai pas. Au début je pensais qu'il valait mieux ne pas le lire au vu de la construction du film qui pourrait tout de suite déstabiliser par rapport à l'idée première que l'on s'est faite, mais en fait je crois que c'était même mieux de l'avoir fait tout de même car le jeu entre le spectateur et le film est le suivant : qu'est-ce qui a poussé cet étudiant à agir? (no spoiler, c'est dans le synopsis). Mais le film ne répond pas vraiment à cette question, et ce n'est qu'a la toute fin qu'il s'y intéresse. Alors c'est un film singulier et pour ma part trop court, j'aurais aimé qu'il dure encore plus longtemps, mais il n'empêche que c'est vachement bien. Suivre ces personnages normaux, ces deux couples dont on ne sait rien ou presque mais qui nous offre de purs moments de beauté de cinéma, je pense au couple qui adopte une petite fille puis un vagabond, et surtout à cette scène où l'autre mange à table, ne fait rien d'autre, se dispute violemment mais d'une manière très brève avant de garder le silence, pesant et terrifiant. Et puis Haneke fait passer beaucoup de'informations par la puissance de l'image, on reconnaît là la patte d'un grand. Aussi, il y a ces scènes que j'aime beaucoup où il n'y a rien d'autre qu'un mec qui renvoit des balles de ping pong pendant plusieurs minutes, juste ça en plan fixe. Un régal. Idem pour le mikado, les mecs ne font que jouer au mikado et pourtant on est juste happé par la scène d'une étrange façon, dommage encore une fois que ces scènes ne durent pas plus longtemps (bien qu'elles durent chacune plusieurs minutes). Aussi ce qu'il y a de bien c'est que le film passe très vite, j'avais peur que ce genre d'expérience devienne un peu ennuyeuse sur la longueur, mais en fait pas du tout compte tenu de la construction du film qui empêche l'ennui de s'installer. Je repense en même temps à la scène où on voit le père prier pour sa famille et sa fille malade, pour qu'on évite la 3e guerre mondiale, ce qui prend tout son sens puisque c'est une scène précédée d'un JT montrant des accès de violence. Bref, je pense qu'on peut retrouver tout ce qu'on peut aimer chez Haneke, des scènes assez longues et faisant froid dans le dos. Mais le film vaut aussi pour son message que je trouve intéressant, le fait que le monde est complètement glacé et froid, voir un jeune homme abattre des personnes de cette manière qui ne choque personne ou presque malgré le relatement du fait divers à la télé, il n'est qu'un fait divers parmi d'autres; ou voir une fille et un père très distants l'un envers l'autre est assez terrifiant. Une sorte de banalité du mal en fait, c'est un peu de ça que parle le film. Alors je dois dire que j'ai quand même décroché à un moment du fragment le plus long du film, cette conversation téléphonique père/fille justement qui m'a paru sympa mais un peu longue quand même (plus de 5 minutes m'ont fait décroché). Le film, que je trouve un peu court du coup (j'aurais aimé en avoir encore plus) , n'en reste pas néanmoins une vraie bonne surprise, une oeuvre intéressante et criante de vérité.
Film assez particulier qui met en scène différents personnages chacun dans leur contexte avec un scénario fragmenté intelligemment utilisé et qui se veut au final une belle réussite!!
Ou comment une société enferme, et c'est bien ce verbe là, enferme, et pas un autre, à la fois intérieurement - par une somme de routines qui déshumanisent les êtres humains - qu'extérieurement - une somme d'actualités de faits divers graves que nous bombardent les médias en permanence.
Coincé entre ces deux étaux, les personnages vivent.
Voilà comment simplement décrire ce film. Je pourrais continuer, mais ça suffit je pense.
Magnifique, une véritable claque, enfin avec Haneke ce n'est pas comme si c'était nouveau.
Mickael Haneke clôt sa trilogie de la «glaciation émotionnelle » par un bien étrange exercice de style. Cette longue succession de scènes fixes plus ou moins longues mais toujours aussi lugubres est un pur produit de la mise en scène froide et naturaliste du réalisateur mais se base sur une construction perturbante. Vouloir filmer la monotonie de personnages sans provoquer l’ennui du public est un défi irréalisable que cette construction aléatoire ne résout pas. L’image qui en découle de la misère humaine et de l’omniprésence de la violence dans les médias en fait toutefois une intéressante source interrogations sur les causes du drame lui servant de prétexte.
Dans la continuité de sa fascination pour le fait divers, Haneke conclue une trilogie commencée avec Le Septième Continent et Benny's Video. De retour sur un drame réel, il va construire son film en arborescence en se demandant quels genres de circonstances constituent et entourent les brèves typiques d'un journal télévisé.
À mesure que les 71 séquences se déroulent, on découvre l'univers du hasard et de la routine autrichienne, comment il en émerge des détails plus remarquables que d'autres, et surtout la question de pourquoi ils sont considérés comme tels. Devant la caméra, tous ont la même intensité, qu'il s'agisse d'un coup de téléphone ou d'un coup de feu, et l'on finit par entrevoir le fait que chaque instant, quoi qu'il contienne, a la même valeur au regard de l'éternité. Alors pourquoi dresse-t-on un panthéon médiatique à certains ?
En sertissant les actions anodines des Autrichiens dans une actualité internationale qui parle de guerres et de massacres, Haneke ne crée un contraste qu'en apparence car, rendant grâce à l'inaction et démystifiant le fait marquant sans le minorer, il assemble un puzzle à nul autre pareil, pur, que l'on tente tous de reconstruire avec notre propre vision du monde, égocentrique et biaisée par les bulletins d'information.
71 fragments d'une chronologie du hasard, c'est une vision révélatrice d'un grand tout palpable derrière le fourmillement humain et l'intérêt que chacun y porte, comme un théorème qui unifierait les comportements sociaux. Il suffisait presque d'imaginer faire un montage du quotidien, mais il n'y avait que Haneke pour tout dire en parlant 71 fois de rien avant de rendre son œuvre à l'infini dont il l'a tirée : la vie humaine.
Magnifique. Le troisième volet de la trilogie de la glaciation. Un chef-d'oeuvre sans aucun doute. 71 fragments d'une chronologie du hasard est comme son nom l'indique une accumulation de soixante-et-onze plans, soixante-et-onze scènes, qui racontent la vie de plusieurs personnages, avec un soucis du réel. Leurs vies ne sont pas fantasques, et plus le film avance, plus les personnages ont l'air seul, baigné dans la solitude. Tous ces fragments pour arriver au dénouement spoiler: un étudiant qui tue trois personnes dans une banque avant de se suicider dans sa voiture d'une balle dans la tête . Haneke veut nous montrer un monde dans lequel nous sommes enfermé, en nous enfermant nous-même dans ces 71 fragments. Il attaque le monde de la publicité, des médias, du matérialisme qui entraîne un manque de communication et un manque de compréhension de soi, d'autrui et du monde nous entourant ; et voilà l'on s'enferme. On s'enferme dans notre propre statut social, celui que la société nous a octroyé. On est tous enfermé, plus personne n'écoute personne, et c'est celà qui va amener au drame.Et le pire c'est qu'une fois le drame arrivé, personne ne cherche à comprendre, et personne ne comprend.Même les médias ne cherche pas à comprendre, ils nous font juste un état des lieux, nous relate les faits. Le film est plus la peine de le duire, magnifiquement bien réalisé, rien n'est laissé au hasard, les dialogues sont sublimes, bien posé. Parfait. Las acteurs sont géniaux. Parfait. Le film est parfait. Un chef-d'oeuvre à voire absoluement.
Grand film chorale, mais surtout une nouvelle observation froide, implacable et fascisante de l’absurdité et la violence (surtout morale) du monde selon Haneke.
Haneke nous montre des scènes du quotidien, tout ce qu'il y a de plus banal, basique et routinier dans des segments, ou plutôt fragments de durées variables. On a par exemple une très et trop longue séquences d'entraînement d'un pongiste ou une très et trop longue conversation de téléphone, puis on a un dîner en tête à tête malaisant (de loin la séquence le plus frappante ! sans jeu de mot, et la plus humaine et fascinante d'une certaine façon) ou un couple qui délaisse une fillette à adopter pour un jeune garçon roumain... Il y a des séquences qui paraissent interminables, d'autres qui aurait peut-être mérités un peu plus d'importance. Le plus gênant est qu'on constate que les scènes les plus inintéressantes, ennuyeuses et inutiles sont les plus longues et les plus étirées dans le temps, malheureusement. Mais c'est aussi toute l'audace du réalisateur, poussé son style radical jusqu'au bout pour nous montrer toute la vacuité de nos existences, la déshumanisation des rapports humains jusqu'à ce qu'un d'eux craque littéralement. Mais rien n'est gratuit chez Haneke, la violence est froide et clinique mais jamais spectaculaire ou graphique. Haneke clôt sa trilogie et s'impose comme l'anti-thèse du cinéma d'action hollywoodien. Site : Selenie.fr