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coco1993
16 critiques
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3,0
Publiée le 29 octobre 2024
Je crois que je préfère le cadre français des films de Truffaut. Malgré des comédiennes excellentes, un cottage anglais typique, je n'y pas crois pas tout à fait. En fait je vois le scénario en arrière-plan... Par contre, je crois qu'avec Jean-Pierre Leaud, ça devient épidermique, il m'insupporte de + en +, et pourtant je n'ai pas regardé tous les films de la saga...
Lorsqu'un film de Truffaut passe sur Arte, on se dit que ça serait dommage de le manquer. Truffaut est un réalisateur assez complexe dont les films reflètent bien cette complexité et ce film n'y échappe pas vraiment. J. P. Léaud, le jeune dandy parisien vit le jeu des amours et de ses hasards, avec deux jeunes soeurs anglaises, recluses au bord de la mer au Pays de Galles. C'est un film personnel, intime que nous livre ici Truffaut. Les amours platoniques qu'il décrit sont un peu désuets, et bien qu'on ne sache pas précisément l'époque exacte, le cadre bourgeois, et très rigide d'un côté, et beaucoup moins de l'autre correspond bien à ces époques.
Beaucoup plus réussi et subtil que "Jules et Jim" avec quelques passerelles entre les 2 : réplique sur la nuque, les dominos, le premier roman de Claude s'appelle "Jérôme et Julien". Une histoire plus juste, et des acteurs avec beaucoup plus de charme : JP Leaud qu'on adore tant depuis Antoine Doinel, mais aussi les 2 anglaises, admirables. Georges Delerue tient un petit rôle, sa musique est comme toujours sublime.
Il n’est pas facile , 55 ans après , de reprendre le cours d’une mise en scène aussi typée que celle de Truffaut quand il adapte le roman de Henri Pierre Roché. Mais une fois pris dans le tourbillon amoureux et littéraire du récit, la pertinence de la réalisation, le coup d’œil du cinéaste sur les paysages, ses personnages qui l’habitent, forcent l’attention. Deux sœurs galloises bien différentes, mais très proches, sont amoureux du même jeune homme, un français qui papillonne beaucoup à Paris, mais suit fidèlement le cours de ses sentiments outre-Manche … Ann ou Muriel, le pas hésitant des amours impossibles, au relent mortifère. Dans ce cinéma d’époque ( début XX ème siècle ), très peu nouvelle vague, la mise en scène se conforme à un scénario soigneusement ajusté à la profondeur des images. Si Jean-Pierre Léaud toujours aussi monocorde tient le film sur ses épaules, il n’en serait rien sans Kika Markham et Stacey Tendeter qui s’affichent alors pour la première fois au cinéma. Un beau talent, furtif apparemment . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Pourquoi n'ai-je pas pris mon cahier pour y annoter quelques merveilles de dialogue tout en poésie, finesse et légèreté ? Truffaut parle d'amour et l'amour nous parle. "Aucun homme n'avait touché à Anne et elle se donnerait à lui. Il serait le premier mais pas ici, pas dans cet atelier, pas à Paris. Claude lui promit de l'emmener. Il se fit prêter une petite cabane sur une île miniature au milieu d'un lac suisse. Il lui proposa de passer là une semaine. Ils essaieraient. Ils s'approcheraient. Ils étaient encore plus résolus qu'amoureux. Ils iraient sur l'île en se fixant un programme qui se résumait en une phrase : Vivons, nous mettrons une étiquette après." Musique. La caméra nous emmène près de cette cabane, sur un bateau, sur la rivière. On entre dans la cabane, et la vie se jour, hors du monde. C'est simple, désirable, dans un monde où la vision même de l'amour est corsetée, où les impossibilités sont nombreuses et terrifiantes, où le malheur nous guette au tournant, où les parents rendent l'avenir incertain. "La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas". Il y a une douceur qui émane de la caméra. Les paysages britanniques - filmés en Bretagne - sont comme une toile impressionniste, peints à grands traits mais si justes. Les personnages sont complexes et tiraillés, surtout les femmes, contraintes de faire face à des carcans sociaux là où Claude évolue à sa guise entre désirs et sentiments. Sauf un instant, lorsque Muriel lui envoie sa lettre d'adieu, et met fin à ses espoirs d'amour. "Lui qui avait tant fait souffrir découvrait la souffrance à son tour. Il sombra dans le désespoir, doutant de tout et même de sa propre identité". Je pense à Marie Mansart, si classe et élégante en mère de Claude. La photographie est sublime. A peine terminé, j'ai envie de retrouver ses caresses de caméra, comme on voudrait relire les passages d'un livre aimé.
Cette curieuse et complexe histoire d'amour à trois -au schéma inverse de celui "Jules et Jim" du même Henri-Pierre Roché- témoigne de l'inspiration romanesque de François Truffaut. Les deux héroines du film semblent les réminiscences littéraires et balzaciennes d'un cinéaste qui n'a jamais caché son admiration pour l'auteur du "Lys dans la vallée". Histoire d'amour impossible aux multiples incidents, "Les deux anglaises et le continent" séduit par son affectation dramatique qui tient surtout au comportement particulièrement sensible qu'on les personnages devant le sentiment amoureux. Complications factices (culpabilité, interdits...) diront les uns, exacerbation romantique répondront les autres. Et il semble bien que le charme et la séduction qui émanent des deux anglaises proviennent précisément de leur nature romanesque et de leurs sentiments magnifiés. Les chassés-croisés qu'opère Jean-Pierre Léaud, épris en apparence de l'une et de l'autre, reflète bien l'indicible trouble que chacun éprouve dans son incapacité à aimer totalement. Le sensibilité de Truffaut et la beauté mélancolique des paysages côtiers britanniques participent de cette élégante et triste dissertation sur l'amour. La narration "off" permet par ailleurs de rendre parfois moins obscurs les non-dits et les pensées si complexes de ces amants d'une autre époque.
Remarquablement photographié, d’une grande délicatesse dans la description des sentiments, c’est sans doute l’un des plus beaux Truffaut. On y retrouve cette incapacité à trouver une harmonie dans le couple, ici incarnée avec la valse entre trois personnages, meurtris par l’amour pour diverses raisons. Les premières séquences du cottage gallois dégagent notamment un charme tout à fait irrésistible.
Le triangle amoureux est à l'honneur dans ce très beau film romanesque, dans lequel deux sœurs anglaises aiment toutes deux un jeune français. Toute la beauté du film est de décaler continuellement le moment où les personnages prennent conscience de leur sentiment amoureux, d'où l'idée que la contrariété ne cesse de contrebalancer le désir. Cette ambivalence est particulièrement prononcée dans la première partie du film, où Truffaut filme la maison isolée dans la campagne comme une sorte de petit paradis : les balades, conversations et autres jeux sont filmés sans autre but que de montrer la formation de relations amicales puis amoureuses. Le film bascule au moment où Claude doit quitter les deux anglaises, suite au refus de Muriel : il ne s'agit alors plus de filmer un trio apaisé, mais de rendre compte des rapprochements et des fractures entre Claude et les deux femmes qu'il aime. "Les deux anglaises et le continent", s'il n'est pas dépourvu d'un certaine tendresse qui s'accommode bien à la mise en scène classique de Truffaut, prend toutefois une tournure dramatique et cruelle. Le temps passe, la mort rôde et, longtemps après les jeux de séduction dans une nature apaisante, il s'agit pour Claude de se demander s'il n'a en fin de compte pas raté sa vie.
C'est un Truffaut qui a du cachet. C'est carré. Il y a un vrai soin qui a été apporté à ce film très cadré. Et je trouve justement que le tout est un peu trop propre. Je sais qu'il s'agit d'une immersion dans une époque révolu et des choix de cinéma un peu naturaliste sur les bords; mais tout de même. Je ne sui pas fasciné par ce film qui ne me transcende pas. C'est sympa, on voit des belles scènes et pourtant je n'en ressort que peu. J'ai du mal à avoir de la sympathie pour ces bourgeois aristocrates
Les Deux Anglaises et le Continent est un film de François Truffaud qui ne m'a que très modérément séduit. Les triangles amoureux n'ont jamais été une thématique de film qui m'intéresse et le film repose principalement sur cette idée. Après, en termes de réalisation le film est très réussi et l'immersion au début du XXème siècle est assez irréprochable. Les décors mettent en avant tout le charme de l'époque et les costumes sont magnifiques. Si les deux actrices incarnant les jeunes britanniques (Kika Markham et Stacey Tendeter) sont plutôt convaincantes mais malheureusement le jeu de Jean-Pierre Léaud (la muse de François Truffaud) est toujours aussi insipide (je ne comprends vraiment pas le succès au cinéma de cet acteur). Bref, à sa sortie, le film a reçu un accueil mitigé, ça ne me surprend pas outre-mesure.
C'était très intéressant et délicieusement raconté.
Mais c'etait tout de même un peu long. Et surtout mon gros problème à été Jean-Pierre Léaud que je ne trouve pas du tout adapté au personnage. Il manque de charisme je trouve. Et c'est vraiment ça qui m'a "gâché" mon plaisir.
Car à part ça, le film n'a quasiment pas de défaut. Tout est qualitatif : dialogue, musique, réalisation. Tout est carré.
Ce film de François Truffaut est agréable à regarder malgré quelques longueurs. L'analyse de l'amour naissant dans un triangle amoureux constitue d'un homme et de deux femmes à la fin du 19eme siècle est assez bien traité. Jean Pierre Leaud m'agace un peu comme la voix off de Truffaut, mais les deux actrices jouent bien et les paysages du pays de Galles sont superbes. Ça donne vraiment envie d'y aller. Le principe de faire grandir l'amour à travers l'échange de livres pour Ann et l'échange de lettres pour Muriel est bien senti pour l'époque. Quant à l'utilisation de la proximité et le toucher utilisés par Claude pour créer le désir cela s'avère aussi une arme redoutable de séduction. Il y a aussi ces petites phrases littéraires qqui sonnent si vrai qu'elles marquent notre mémoire. C'est donc ici un film romantique à la lisière du mélodrame ou François Truffaut nous exprime une fois encore sa passion des femmes à travers Jean pierre Leaud, son interprète fétiche, plus volage et libertin que jamais.
Le pour : film esthétique au style incontestable avec une photo magnifique (du Pays de Galles notamment) et créative. Il raconte l’histoire d’une puritaine onaniste amoureuse d’un fils-à-maman-plein-aux-as interprété par un Jean-Pierre Léaud – muse de l’auteur – inexpressif en diable et que je n’ai jamais trouvé transcendant : mais qu’est-ce qu’elles ont toutes après lui !? Ce long mélodrame sans émotions réelles est surtout un plaidoyer pour l’amour libre et la libération sexuelle, très en avance sur son temps.
Une oeuvre poétique, romantique, sensible, et joliment mise en musique. Doux à visionner, car un peu comme devant une peinture on se délecte de la beauté de l'oeuvre, de ce moment d'évasion. Rares sont les films de François Truffaut que j'arrive à apprécier. Quelques longueurs certes.